Dans les années à venir, l'armée de l'air américaine souhaite adopter un nouveau système de formation aérienne. Plutôt qu'un duo d'avions classiques dirigés par des pilotes humains, il y aurait un pilote principal, escorté par un –ou plusieurs– drones quasi autonomes.
Pour cela, l'US Air Force a besoin d'un avion de chasse de nouvelle génération et d'Unmanned aerial vehicle (donc, de drones) capables de travailler en symbiose avec lui.
Lors une conférence de presse le 11 juillet, John Clark, le vice-président de Lockheed Martin, a détaillé les pistes de sa division Skunk Works pour répondre à ce cahier des charges. Skunk Work est chargée de la recherche et du développement concernant les projets avancés de Lockheed Martin.
C'est en son sein que sont nés le F-117 Nighthawk, premier avion furtif au monde, l'A-12 Oxcart, l'avion le plus rapide de l'histoire, ou le F22, considéré par beaucoup comme le meilleur avion de chasse de la planète.
Contrairement à Boeing, qui développe, pour répondre à la demande de l'armée, un unique drone baptisé Loyal Wingman («ailier loyal»), capable de légèrement changer d'équipement en fonction des missions, Skunk Works souhaite produire tout un assortiment de drones complètement différents.
Plateforme hautement adaptable
En effet, selon Lockheed Martin, disposer d'une myriade de drones spécialisés permet de s'adapter de manière bien plus fine aux missions à effectuer. Lors de sa présentation, John Clark a pris pour exemple une campagne de longue durée, durant laquelle de multiples sorties à haut risque sont nécessaires.
D'après lui, le système de Boeing présenterait un coût trop important, puisqu'il impose de déployer un drone ultra-sophistiqué à chaque sortie. Celui de Lockheed Martin, par contre, permettrait d'envoyer des appareils bon marché.
Dans la vidéo de présentation de son projet, visible ci-dessus, Skunk Works montre ainsi un chasseur furtif de nouvelle génération accompagné d'un essaim d'une dizaine de drones «sacrifiables», largués depuis les airs et agissant en tant que leurres et brouilleurs de radars.
Trois autres types de drones peuvent être aperçus dans la présentation, dont une aile volante qui semble être un appareil furtif de longue endurance, ainsi qu'un aéronef que The War Zone soupçonne de pouvoir agir comme relais, afin que les engins de l'essaim puissent communiquer entre eux.
Une autre différence notable de ce programme avec le Loyal Wingman est que si tous ces appareils travaillent bien en appui d'un chasseur piloté par l'homme, ils sont tout de même bien plus autonomes que le drone de Boeing. Selon Skunk Works, cela permettrait de ne pas compromettre le chasseur principal et son pilote en cas d'erreur de la part des drones.