«Kermit», vu du sol. | John Sonderman via Flickr
«Kermit», vu du sol. | John Sonderman via Flickr

En vidéo, l'extrême angoisse d'un vol au cœur de l'ouragan Ian

«Le pire de ma vie», explique un scientifique pourtant rodé à l'exercice.

Vu de l'espace et de la Station spatiale internationale, l'ouragan Ian était un monstre. Vu du sol, le phénomène est devenu un tueur: frappant la Floride de toute sa dantesque puissance, il a laissé derrière lui un État ravagé, et un nombre de victimes qui, malheureusement, pourrait battre de bien tristes records.

Mais vu de l'intérieur, à quoi peut ressembler un tel maelström atmosphérique? À un enfer, comme en a témoigné Nick Underwood sur Twitter, puis auprès de CNN.

Underwood travaille pour l'Agence américaine d'observation océanique (National Oceanic and Atmospheric Administration, NOAA) et vole régulièrement dans l'un de ses deux chasseurs ailés d'ouragans, un Lockheed WP-3D Orion surnommé «Kermit».

Cette mission au cœur de l'enfer était la 76e pour un garçon que l'on peut donc décrire comme plutôt rôdé à l'exercice, à ses secousses et à ses frayeurs.

Elle fut la pire de toutes, l'a-t-il décrite, publiant d'impressionnantes photos d'éclairs dantesques, et une vidéo dont on déconseille formellement le visionnage à quiconque pourrait être sujet à la peur en avion.

Burp

Comme l'explique The War Zone, l'une des missions de Nick Underwood et de l'équipage malmené de Kermit fut de pénétrer l'œil de l'ouragan pour y lâcher un drone d'un nouveau genre, nommé «ALTIUS-600» et destiné à recueillir de nouvelles données du phénomène, et ainsi affiner sa compréhension et ses prévisions.

«Beaucoup de gens ont vu leurs sacs à vomi se remplir», a témoigné auprès du site Joe Cione, météorologue pour la NOAA. «Nous avons été assez salement secoués», poursuit l'homme qui, comme Underwood, est pourtant loin d'être à sa première pénétration d'œil d'ouragan.

Mais si le personnel de la NOAA est rompu à l'exercice, même dans ces conditions plus extrêmes encore qu'à l'habitude, ce n'était pas le cas des deux scientifiques à bord de Kermit issus de la firme ayant conçu l'ALTIUS-600 et sans doute plus habitués aux planches à dessin qu'à ces mortelles montagnes russes à 8.000 pieds au-dessus du plancher des vaches.

«De vrais héros, parce qu'ils étaient tous les deux malades et ne se sentaient pas bien et ont tout de même réussi à mener leur mission à bien», raconte Cione, qui décrit dans la foulée des conditions «troublantes» car ayant continué à empirer pendant le vol.

Kermit a ensuite pu sortir de la zone des pires turbulences et laisser l'ALTIUS-600 se faire secouer en tous sens par la brutalité pure de Ian, tout en continuant à collecter de précieuses données pour la science des tempêtes.

Cette dernière ne s'intéresse par ailleurs pas qu'aux cieux, mais également à l'océan. Comme l'expliquait il y a quelques jours New Atlas, une équipe de petits drones nautiques ont ainsi été lâchés au milieu de l'Atlantique par leurs concepteurs, Saildrone et la NOAA, pour aller caboter dans les vagues géantes des ouragans de la saison et recueillir données et images, elles aussi très impressionnantes.

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