Séduisante, la solution présente de nombreux avantages –et inconvénients. | Henry & Co. via Unsplash
Séduisante, la solution présente de nombreux avantages –et inconvénients. | Henry & Co. via Unsplash

Les batteries interchangeables font leur grand retour

Le concept, qui avait lamentablement échoué dans les années 2010, revient sur le devant de la scène.

Même avec un (rare) superchargeur Tesla de 250 kW, il faut quand même quinze minutes pour recharger la batterie de sa voiture électrique de 20% à 80%. Encore trop long, surtout pour des flottes de véhicules professionnels.

Il existe pourtant bien une solution plus rapide: la batterie interchangeable. Il suffit de se rendre dans une station, de troquer sa batterie vide contre une chargée à bloc, et c'est reparti pour un tour.

Le concept n'est pas nouveau. En 2008, la société israélienne Better Place avait noué un partenariat avec Renault pour des stations d'échange de batterie. Carlos Ghosn, alors PDG du constructeur automobile français, avait promis à l'époque plus de 100.000 stations à travers le monde.

L'affaire s'était soldée par un flop monumental, avec la faillite de Better Place cinq ans plus tard: trop peu de voitures électriques en circulation, un seul modèle compatible (la Renault Fluence), des tarifs trop élevés… En 2013, Tesla s'était lui aussi essayé à ce concept, avant de jeter l'éponge deux ans plus tard.

Seconde chance

Le concept semble pourtant revenir sur le devant de la scène. En 2018, le constructeur chinois Nio a lancé un réseau de stations d'échange de batteries, qui à ce jour compte 170 points de recharge.

La voiture arrive sur une plateforme robotisée, où la batterie est rapidement déboulonnée et remplacée par une neuve, le tout en trois minutes chrono. Le réseau devrait atteindre 500 stations d'ici à fin 2021, indique le site InsideEV. Mais là encore, la technologie n'est compatible qu'avec les véhicules de la marque.

Aux États-Unis, la start-up californienne Ample vient quant à elle de s'allier à Uber pour lancer un réseau de stations d'échange de batteries permettant de charger sa voiture électrique en moins de dix minutes.

Le système fonctionne sur un concept modulaire, avec un ou plusieurs blocs à installer dans la voiture en fonction de sa taille et de sa puissance. Outre le remplacement rapide, la technologie permet d'allonger la durée de vie de la voiture puisque la batterie ne s'use pas, fait valoir la start-up qui vient de lever 70 millions de dollars (58,7 millions d'euros).

Les fabricants de deux-roues sont également sur le coup, avec l'annonce récente de la création d'un consortium entre Piaggio, Honda, Yamaha et KTM afin de lancer un système standardisé de batteries électriques remplaçables.

Contrairement à la voiture électrique, les scooters et motos disposent de batteries plus légères et plus faciles à ôter. La procédure est donc plus souple et il n'y a pas besoin d'installation coûteuse.

L'idée est séduisante sur le papier. Mais rendre une batterie facilement amovible, c'est aussi prendre le risque de se la faire voler. De plus, cela nécessite d'acheter beaucoup plus de batteries que de voitures, ce qui n'est pas franchement écolo.

Enfin, il faut garder à l'esprit que la plupart des utilisateurs rechargent en réalité leur véhicule la nuit à leur domicile. Une étude de 2018 avait ainsi montré que le taux d'utilisation d'une borne publique ne dépassait pas les 12% en moyenne en Europe.

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