Vite fait, mal fait: dès sa conception, le 737 Max était condamné. | Stephen Brashear / Getty Images North America / AFP
Vite fait, mal fait: dès sa conception, le 737 Max était condamné. | Stephen Brashear / Getty Images North America / AFP

Obsolètes, les ordinateurs du 737 Max l'ont transformé en piège mortel

Les FCC-730, dont la conception remonte à 1996, souffrent de dysfonctionnements catastrophiques.

Après deux crashs ayant provoqué la mort de 346 personnes, les Boeing 737 Max sont cloués au sol depuis mars 2019. Les enquêtes ont révélé les dysfonctionnements du logiciel MCAS, mais aussi ceux des ordinateurs de vol, qui se révèlent obsolètes et dangereux.

Les constructeurs tendent à privilégier des machines plus anciennes ayant fait leurs preuves, plutôt que des technologies dernier cri qui pourraient souffrir de bugs. Dans un souci d'économies, Boeing a poussé cette logique à l'extrême pour le 737 Max en choisissant des FCC-730.

Conçus en 1996, ils équipaient alors le Boeing 737 Next Generation. Ils possèdent deux processeurs simple-cœur 16 bits, ce qui réduit la capacité de calcul mais protège de la défaillance éventuelle de l'un des processeurs.

Selon The Verge, les FCC-730 étaient déjà en retard sur les normes de l'époque: «Nintendo avait déjà remplacé sa console SNES 16 bits par la Nintendo 64 [...] et IBM avait créé le premier processeur double-cœur.» Mais simplicité est alors gage de sécurité, et le Next Generation ne souffre d'aucun problème.

Vite fait, mal fait

En 2010, Airbus dévoile l'A320neo, un avion commercial plus économe et moins polluant que le 737 Next Generation, développé dans le plus grand secret. Pris de court, Boeing se donne cinq ans, un délai très court, pour concevoir un nouveau modèle: le 737 Max.

Problème: les nouveaux moteurs du 737 Max, plus performants mais plus gros, perturbent la circulation de l'air sur les ailes et les capteurs de l'avion.

Au lieu de le régler par des changements matériels qui retarderaient la livraison, Boeing opte pour un correctif logiciel, le MCAS. Lors d'une ascension à angle élevé, il effectue une rotation du stabilisateur horizontal de l'avion pour éviter le relâchement des commandes de vol.

Mais dans certaines circonstances, le MCAS peut s'activer au mauvais moment. Sans réaction très rapide des pilotes, l'avion peut entrer dans «une boucle infinie de piqués du nez» et s'écraser, comme les vols Lion Air 610 et Ethiopian Airlines 302.

Mais le problème ne se limite pas au MCAS. Des stress tests effectués sur les ordinateurs de vol donnent des résultats terrifiants.

«[Les FCC-730] sont vulnérables aux erreurs sur un seul bit qui peuvent désactiver des systèmes de contrôle entiers ou jeter l'avion dans une plongée non commandée. Ils ne parviennent pas à démarrer correctement. Ils peuvent même “geler” en mode pilote automatique, même lorsque l'avion est en plein décrochage, ce qui pourrait entraver les efforts de récupération au milieu d'une urgence en vol», écrit The Verge.

Boeing assure pourtant que ces problèmes –et tous les autres associés au 737 Max– peuvent être réglés et que l'avion pourra voler à nouveau dès cette année. On ne partage pas forcément leur enthousiasme.

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