Une escorte furtive sans pilote pour les pilotes de chasse: tel est le concept du Loyal Wingman de Boeing. Au lieu de mobiliser des chasseurs pour en escorter un autre, l'armée australienne pourra désormais en envoyer un seul en mission, épaulé par un ou plusieurs drones armés et quasi autonomes pour leur pilotage.
Avec 11,7 mètres de long et 3.700 kilomètres d'autonomie, il permettra aussi de mieux protéger les chasseurs et de mettre en place de nouvelles tactiques militaires. Le projet, annoncé il y a quatorze mois, est issu d'une collaboration entre Boeing Australie et le ministère australien de la Défense.
Ces drones sont quasi autonomes en ce qui concerne leur pilotage. Un opérateur leur donne la direction générale à suivre, puis l'IA prend le relais. Cela les distingue par exemple des Predator MQ-9, utilisés par la France et les États-Unis, qui sont pilotés à distance. Par ailleurs, le Loyal Wingman n'est pas conçu pour mener des actions offensives.
Cette semaine, Boeing a dévoilé trois prototypes qui vont servir à une batterie de tests. Chacun d'entre eux dispose d'un «jumeau numérique» qui permettra d'autres essais dans le cadre de simulations informatiques. Le premier vol du modèle définitif devrait avoir lieu avant février 2021.
Un nez amovible
Un des atouts du Loyal Wingman est de pouvoir changer de nez selon les missions, ce qui lui confère une grande flexibilité. Long de 2,60 mètres et d'une capacité de 147.483 cm3, le nez abrite les principaux senseurs et équipements technologiques.
«Si la mission consiste à affronter des chasseurs ennemis, un drone peut embarquer un système de recherche et de suivi infrarouge, tandis que deux autres embarquent des radars, qu'un autre embarque une passerelle de communication et qu'un autre encore embarque une charge utile de guerre électronique et un système laser défensif», explique The Drive.
Le Loyal Wingman pourrait aussi servir à escorter d'autres types d'avions, tels que des appareils de ravitaillement, de patrouille maritime ainsi que des système de détection et de commandement aéroportés.
Au lieu de faire coexister de nombreux appareils diférents, ce qui peut être complexe, le Loyal Wingman permet de disposer d'un système globalement intégré et modulable. Cela sera certainement un atout à l'exportation face à son concurrent, le Kratos XQ-58 Valkyrie. D'autant plus qu'il coûte environ 2 millions de dollars l'unité [1,85 millions d'euros], un prix relativement bas pour ce type de technologie.