Le 26 décembre, les agents du service des douanes et de la protection des frontières américains ont intercepté une citoyenne russe en possession de 92 iPhone, pour une valeur d'environ 100.000 dollars (90.000 euros).
Aux autorités, Yulia Radochinskaya s'est présentée comme une employée d'une compagnie aérienne russe –sur son profil LinkedIn retrouvé par Quartz, elle dit être hôtesse de l'air pour Transaero Airlines, fermée en 2015. Elle a produit les documents l'autorisant à sortir les smartphones du territoire américain, a expliqué les avoir reçus d'une certaine Dima et dit qu'ils étaient destinés à sa mère, propriétaire d'un magasin de téléphonie à Moscou. Les papiers étaient des faux, Radochinskaya a été arrêtée.
Ce cas est l'une des nombreuses illustrations de l'explosion du trafic d'iPhone, subtilisés en Europe ou aux États-Unis et revendus en Afrique, Asie ou Russie.
Trafic au beau fixe
Les appareils sont soit volés chez les détaillants, soit mal acquis auprès des opérateurs. Dans ce cas, les escrocs profitent des formules de renouvellement des smartphones: munis de faux papiers d'identité et de fausses cartes de crédit, ils se font passer pour de vrais abonnés. Le paiement étant effectué sur plusieurs mois via la facturation du forfait, ils ne paient rien ou presque rien.
Le temps que le véritable client se rende compte du subterfuge, les aigrefins sont déjà loin –c'est ainsi que l'équivalent de près de 19 millions de dollars (17 millions d'euros) d'iPhone ont été acquis en sept ans par une bande organisée new-yorkaise.
Le trafic international se porte bien pour deux raisons. La première, c'est que les smartphones volés aux États-Unis ne peuvent y être utilisés: ils sont immédiatement blacklistés et neutralisés par les opérateurs. Cela peut être le cas dans d'autres pays du monde, mais les listes ne sont pas communiquées entre compagnies étrangères. La seconde, c'est le montant des taxes sur les importations, qui peuvent rapidement rendre l'iPhone très cher et encourager les fans d'Apple à se tourner vers ce marché noir.