Contraint d'arrêter sa carrière en raison de son aphasie, un trouble du langage qui l'empêche d'exercer son métier d'acteur, Bruce Willis pourrait-il revenir malgré tout sur les écrans de télévision ou de cinéma? C'est en tout cas ce que semblait indiquer Ars Technica dans un article publié le 30 septembre.
S'appuyant sur une dépêche du Telegraph, le site affirmait que Willis avait vendu les droits sur sa propre image, permettant ainsi aux nouveaux ayants droit de le faire apparaître çà et là par la magie des effets numériques. Cela fut déjà le cas dans une publicité russe datant de 2021, où un Willis entièrement composé de pixels vantait les mérites de l'opérateur téléphonique Mega Fon.
Selon Ars Technica et le Telegraph, c'est une entreprise basée à Tbilissi (capitale de la Géorgie) et nommée «Deepcake» qui se charge désormais de gérer les prestations numériques de l'acteur. Car bien que la Géorgie soit située entre l'Arménie et le Kazakhstan, Deepcake fait prospérer ses affaires aux États-Unis, où elle dispose d'un siège social dans l'État du Delaware.
La frimousse de Bruce
Pour réaliser une telle prouesse, à savoir faire apparaître Willis dans un spot ou un film sans faire appel à lui physiquement, Deepcake a nourri une intelligence artificielle en lui faisant «absorber» une kyrielle de films dans lesquels l'acteur a vraiment joué, notamment ceux des années 1990.
Seul le visage est concerné: le reste, c'est un autre comédien qui le joue, avant de voir sa frimousse remplacée par celle du héros d'Une journée en enfer. Cette pratique, le deepfake, crée souvent la polémique, parce qu'elle mène fréquemment à des abus.
Chez Deepcake, on assure que les prestations fournies permettent surtout de réduire les coûts de production et d'assurance, et de ne pas contraindre les acteurs et actrices à aller tourner à Pétaouchnok (même si c'est un peu leur métier).
On affirme aussi... qu'aucun contrat n'a été signé avec Bruce Willis et que l'information est erronée, ce que confirme l'agent de l'acteur.
De quoi hésiter entre deux hypothèses: d'un côté, le pur pipeau journalistique, et de l'autre, la tentative par la société géorgienne de se faire de la pub à peu de frais, en vertu du principe selon lequel une info fausse suivie d'un démenti, cela donne deux articles qui parlent de vous.