Les robots font partie de notre imaginaire... et de notre quotidien, comme le montre l'exposition Robots à la Cité des Sciences et de l'Industrie - Crédit photo: pexels.com - Pavel Danilyuk

 

Les robots font partie de notre imaginaire... et de notre quotidien, comme le montre l'exposition Robots à la Cité des Sciences et de l'Industrie - Crédit photo: pexels.com - Pavel Danilyuk

 

Ce que l’industrie contemporaine dit de nos modes de vie

«Robots» et «Évolutions industrielles», deux expositions actuellement présentées à la Cité des Sciences et de l’Industrie, nous invitent à une réflexion sur la place des machines et des technologies dans l’histoire de nos sociétés.

Si on vous dit «industrie», à quoi pensez-vous et que voyez-vous? Des volutes épaisses de fumées noires s’échappant de cheminées massives? Des mines de charbon décrites par Zola et des métiers à tisser venus d’un autre temps? Des paysages saturés du XIXème siècle qui vous semblent désormais révolus?

La Cité des Sciences et de l’Industrie vous propose de prendre ces clichés à rebours et d’explorer ce concept foisonnant, intrinsèquement constitutif de notre mode de vie contemporain, de ses origines à nos jours.

Par le biais des expositions interactives et immersives «Robots» (exposition permanente) et «Évolutions industrielles » (exposition temporaire, jusqu’au 5 mars 2023), cet espace dédié à la vulgarisation scientifique et technique, situé au cœur du parc de La Villette à Paris, nous invite à nous interroger sur ce que les technologies de l'industrie révèlent de nos sociétés.

L’industrie au cœur de nos vies

D’origine latine, l’occurrence «industrie» renvoie étymologiquement à une notion d’activité ou d’application. L’humanité n’a donc pas attendu la révolution industrielle, l’invention de la machine à vapeur en 1769 et l’utilisation massive des énergies fossiles et carbonées pour en faire usage. La façon dont l’humain modifie le paysage qui l’entoure, dont il fabrique des objets destinés à des fonctions d’échanges sur des marchés formels ou informels est presque aussi vieille que l’histoire de notre espèce.

C’est ce que démontre notamment l’exposition «Évolutions industrielles» en s’appuyant sur une approche transhistorique, du fog londonien au nuage conceptualisé du cloud du jeune XXIème siècle. Des bandes son originales composées par les artistes du Cirque Électrique accompagnent les changements d’époque et de paradigmes.

Conçue en partenariat avec des chercheurs et chercheuses de l’École des Hautes Etudes en Sciences Sociales, l’installation est loin de se cantonner à une stricte historicité des mutations des techniques humaines. C’est sur l’impact que l’industrie a sur l’histoire de nos sociétés et de l’anthropocène que se concentre «Évolutions industrielles».

Des enjeux sociétaux, démographiques et climatiques

L’industrie vient alors évidemment questionner notre rapport à la science mais aussi au genre, à la démographie, à l’histoire coloniale ou à la transition énergétique. Le visiteur peut ainsi déambuler dans un appartement augmenté, où chaque objet du quotidien révèle un ensemble complexe de filières, énergies et techniques ayant permis sa fabrication puis sa production de masse.

Si nous sommes aujourd’hui entrés dans l’ère de «l’hyperindustralisation» où l’ampleur des réseaux de communication terrestres et extra-terrestres nous inscrivent dans une dépendance profonde à l’industrie, la dernière partie de l’exposition nous interpelle sur les conséquences pour notre planète d’une croissance fondée sur l’obsolescence programmée et le tout jetable.

De plus, les dernières avancées technologiques concernant le numérique génèrent une production industrielle à première vue dématérialisée ou invisible, mais néanmoins bien concrète (data-centers, satellites), qui conduit à un épuisement accéléré de nos ressources et à la nécessité d’un changement dans la façon dont nous considérons l’usage des machines et des outils.

Quand les robots nous racontent

Des questionnements qui s'entrecroisent lorsqu'on visite l’exposition permanente récente «Robots». À la fois ludique et spectaculaire, dans une muséographie propre à l’identité de la Cité des Sciences et de l’industrie, cette installation permet une réflexion sur l’histoire de la robotique et ses applications actuelles, en confrontant les spectateurs à de véritables robots en état de fonctionnement.

Qu’ils soient représentés comme prenant le pouvoir dans des dystopies inquiétantes au cinéma ou qu’ils véhiculent les fantasmes de la science-fiction depuis Frankenstein, les robots font partie de notre imaginaire… comme de notre plus parfait quotidien où ils sont mis en mouvement, parfois même à notre insu.

Une des premières séquences de l’exposition consiste à se soumettre à un dispositif ludique. «Robot ou pas robot?» se demande-t-on face à un androïde aux airs de C-3P0 dans Star Wars ou à un innocent mixeur de cuisine. Le robot est défini comme tel lorsqu’il répond à certains critères d’adaptation ou d’autonomie. Une porte automatique est un robot tandis qu’une crêpière reste une machine!

On observe alors différents types de spécimens, du robot collaboratif de compagnie aux robots explorateurs lancés à la conquête de l’espace. Le visiteur peut découvrir une œuvre d’art robotique, axée autour du mouvement, imaginée par le plasticien, metteur en scène et chorégraphe Aurélien Bory. Enfin, la présence de Pepper, robot humanoïde capable de décrypter des émotions, ravira sans nul doute les curieux comme les familles.

Côté famille justement, il est possible, en fin de parcours, de réaliser le portrait… robot (!) de son prototype idéal et de repartir avec une «photo de famille», entourée du compagnon artificiel le plus adapté à sa personnalité et à celle de son foyer.

Qu’ils nous accompagnent vers un monde plus solidaire ou qu’ils incarnent nos désirs d’expansion au-delà des limites terrestres, les robots en disent finalement bien plus sur leurs créateurs qu’il n’y paraît…

En ce moment

Une usine à 6 milliards de dollars projette de produire de l'essence grâce au vent

Tech

Une usine à 6 milliards de dollars projette de produire de l'essence grâce au vent

Ou comment continuer à polluer, mais grâce à l’énergie renouvelable.

Beaucoup trop de disques durs sont détruits sans raison valable

Tech

Beaucoup trop de disques durs sont détruits sans raison valable

Ce n'est pourtant pas une fatalité.

Le virage conspirationniste de Jack Dorsey, le fondateur de Twitter

Biz

Le virage conspirationniste de Jack Dorsey, le fondateur de Twitter

Il se croit sur Facebook, ou quoi?