Un homme portant un masque de protection regarde son smartphone dans le métro de Pékin le 28 janvier 2020. | Noel Celis / AFP

Un homme portant un masque de protection regarde son smartphone dans le métro de Pékin le 28 janvier 2020. | Noel Celis / AFP

La Chine se sert du coronavirus pour imposer une inquiétante appli de surveillance

Son fonctionnement flou fait craindre le pire.

Dans le cadre de ses efforts afin de stopper la propagation du Covid-19, ou coronavirus, le gouvernement chinois a développé une application smartphone indiquant à chaque citoyen·ne ce qu'il lui est possible ou pas de faire, de l'interdiction de fréquenter le métro à la mise en quarantaine.

Pour cela, il suffit de télécharger l'application Alipay Health Code et d'y renseigner certaines informations personnelles. Un algorithme attribue ensuite un code couleur, vert jaune ou rouge, qui indique un niveau de santé. Le système a déjà été déployé dans 200 villes et devrait être accessible dans tout le pays d'ici peu.

La couleur verte signifie que la personne peut se mouvoir librement, jaune qu'il peut lui être demandé de rester chez elle pendant quelques jours. Le rouge condamne à une quarantaine de deux semaines. Pour prendre l'avion, le bus, ou entrer dans certains endroits, il est obligatoire de montrer patte blanche en faisant scanner son QR code vert.

Officiellement, Health Code se base sur les déplacements ou le fait qu'une personne a été en contact avec une autre, contaminée, afin de d'attribuer une couleur. Mais les informations ne sont pas vraiment précises et les critères de l'application pour classer la population ne sont pas clairs, ce qui suscite l'incompréhension et l'inquiétude chez les personnes forcées de s'isoler.

La police reçoit toutes les données

L'appli est développée par Ant, une entreprise fille de la très populaire Alibaba et qui développe aussi Alipay, une application qui compte 900 millions d'utilisateurs en Chine. Ant affirme que c'est le gouvernement qui détermine les critères du code couleur, et qu'elle n'en sait pas plus.

En étudiant son code, le New York Times s'est rendu compte que l'app envoyait toutes ses informations directement à la police –sans le déclarer clairement aux personnes qui en font usage. Les forces de l'ordre reçoivent ainsi non seulement les informations entrées dans l'appli (nom, âge, lieu de vie, etc.), mais elles reçoivent une notification à chaque fois que l'app est scannée.

La police dispose ainsi de l'historique de déplacement de l'ensemble des personnes qui utilisent Health Code, et peut les suivre en temps réel. Une fonctionnalité qui présage le pire si elle devait rester active une fois l'épidémie terminée.

D'après Maya Wang, une chercheuse de Human Rights Watch Chine interrogée par le New York Times, Pékin s'est fait une spécialité d'utiliser des événements importants (les JO en 2008, l'exposition universelle en 2010), afin d'introduire de nouveaux outils de surveillance, qui survivent ensuite à leur but originel.

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