Un nouveau type de véhicule hybride vient d'être développé par la Chine. En français, cela s'appelle un ekranoplane, terme d'origine russe utilisé pour désigner ces appareils plus lourds que l'air (ou aérodynes), conçus pour voler à faible hauteur au-dessus de l'eau –ou, d'ailleurs, de n'importe quelle surface plane.
Ce «wingship» (ce que l'on pourrait traduire par «bateau ailé»), comme l'appelle le South China Morning Post, est destiné à être utilisé en mer de Chine méridionale, notamment pour des interventions d'urgence. Le planeur à coussin d'air est en effet capable de braver les pires intempéries et de se maintenir juste au-dessus du niveau de la mer grâce à ses propulseurs et aux ailes dont il est doté.
Rapide (240 km/h, soit vingt fois plus que la vitesse habituelle de ce genre d'appareil), endurant (il peut voler pendant une durée maximale de six heures), l'engin peut transporter une douzaine de personnes et supporter une masse de 4,5 tonnes au décollage. Idéal pour dépêcher une équipe d'urgence et son matériel en cas de problème détecté en plein milieu de la mer.
Une trentaine d'essais ont été effectués, et tout porte à croire que cet appareil –qui n'a vraisemblablement pas encore été baptisé– est totalement prêt. Les eaux chinoises parfois hostiles ne font pas peur à cet objet volant sans nom.
Furtif
À partir de 2017, la Chine a également travaillé sur un autre projet ambitieux: la conception du plus grand engin amphibie, le AG600, capable de décoller et d'atterrir à la fois sur l'eau et sur la terre ferme. Plusieurs prototypes de cet appareil de la taille d'un Boeing 737 ont été mis à l'épreuve. Son objectif est de pouvoir convoyer un nombre important de passagers, ou une cargaison conséquente.
Mais la mission de l'ekranoplane est tout autre: d'une capacité plus modeste, il est en revanche bien plus apte à s'adapter aux pires conditions. «En comparaison avec l'engin amphibie ou avec les générations précédentes de “wingships”, cette troisième génération d'engins à effet de sol, dont la résistance aux vagues est importante, a fait monter le niveau de façon significative», indique le China Ship Scientific Research Center.
Ce type d'appareil ne sera toutefois pas utilisé que pour des missions d'urgence: Pékin envisage aussi de l'employer dans le cadre de son réseau de transports à grande vitesse liant la Chine à l'île tropicale de Hainan, au sud du pays. Les îles artificielles installées par Pékin depuis 2014 dans un but militaire pourraient également en bénéficier.