Déjà férue de filtres de beauté pour nombre d'applications, la Chine confirme son obsession pour l'apparence en intégrant cette auto-amélioration physique au paiement par reconnaissance faciale, rapporte le site Quartz.
À travers sa filiale de paiement mobile Alipay, le géant chinois de la finance Ant Financial a déclaré le 2 juillet 2019 qu'à la demande générale, elle proposerait prochainement à sa clientèle des filtres embellissants.
Cette annonce intervient après un récent sondage mené par Sina Technology, un portail d'information sur les nouvelles technologies, qui a révélé que sur plus de 40.000 personnes interrogées, plus de 60% trouvaient que scanner leur visage lors d'un paiement leur donnait l'impression d'être laides.
Si le système de paiement à proprement parler ne fonctionne qu'avec des images non retouchées, ses utilisateurs et utilisatrices verront apparaître leur version sublimée sur l'écran qui leur sera présenté lorsque leurs visages seront numérisés pour autoriser le débit, précise Alipay.
Dysmorphie Snapchat
Cette innovation est le reflet direct d'une culture chinoise focalisée sur la beauté, où beaucoup de jeunes vont parfois au-delà des selfies informatiquement retouchés pour façonner leur visage.
En Chine, le recours à la rhinoplastie, au lifting du visage ou aux injections dans les lèvres est en nette hausse. En 2018, vingt-deux millions de Chinois·es ont subi une intervention de chirurgie esthétique, dont 54% étaient âgé·es de moins de 28 ans, recense le South China Morning Post.
Les médecins et les psychiatres soulignent que la culture des réseaux sociaux, et plus particulièrement les selfies, seraient à l'origine de l'essor de la pratique chez les plus jeunes.
Une article scientifique publié fin 2018 dans la revue JAMA Facial Plastic Surgery revenait d'ailleurs sur la tendance à vouloir ressembler ses propres selfies retouchés, un phénomène communément appelé «dysmorphie Snapchat».