Le 17 juin 2022, la Chine lançait officiellement son troisième porte-avions Type 003, baptisé Fujian, qui propulsait la République populaire au rang de quatrième pouvoir naval le plus puissant du monde. Ce classement se base néanmoins sur le nombre de porte-avions, et pas sur leurs qualités intrinsèques. Interesting Engineering s'est donc attelé à une comparaison détaillée des porte-avions chinois et américains.
Fujian est encore en cours de développement pour la marine de l'Armée populaire de libération. Il est doté d'un système Catobar, capable de propulser des aéronefs à grande vitesse, mais également de catapultes électromagnétiques.
Fujian utiliserait une combinaison de ces dernières et de catapultes à vapeur pour lancer ses avions, ce qui constitue une avancée majeure en comparaison des précédents navires du genre chinois. Des mesures approximatives rapportent qu'il mesurerait environ 300 mètres de long.
Le plus important reste le type d'avions que Fujian accueillera: supposément des Shenyang J-15, aussi surnommés les «Requins volants». Ces avions de combat biréacteurs seraient construits sur le modèle des chasseurs soviétiques Soukhoï Su-33 –à terme, une version navale du récent avion de chasse Chengdu J-20 «Mighty Dragon» pourrait être envisagée.
L'analyste Kyle Mizokami estime que le porte-avions pourrait embarquer quarante chasseurs, ainsi que des transports à hélice et des appareils dédiés à la détection lointaine («airborne early warning and control» ou AEW&C).
La plupart des experts pensent que Fujian est équipé d'un moteur à combustion ou électrique, mais pas d'un système de propulsion nucléaire. Le prochain porte-avions chinois pourrait en revanche être le premier a posséder cette technologie, selon un rapport du South China Morning Post.
L'OTAN doit-elle s'inquiéter?
Le dernier porte-avions américain est l'USS Gerald R. Ford, mis en service en 2017 et nommé d'après le 38e président des États-Unis. Il est la première unité de la classe Gerald R. Ford, soit la dernière génération de porte-avions à propulsion nucléaire de la Navy.
Les navires de cette classe devraient servir au contrôle et à la sécurité maritime, à la dissuasion et même jouer, parfois, un rôle humanitaire. Environ 600 membres d'équipage de moins que la classe précédente seraient nécessaires au bon fonctionnement de cette nouvelle classe.
L'USS Gerald R. Ford est également le premier porte-avions à être entièrement construit à l'aide de services électriques. Il est équipé de radars à double face, mais aussi d'un système de lancement électromagnétique d'aéronefs (EMALS). Il mesure 333 mètres.
Les dossiers officiels indiquent qu'il peut transporter plus de 75 avions, mais certaines sources évoquent une capacité de 90 engins. La flotte serait alors composée, entre autres, d'un mélange de Boeing F/A-18E et 18F Super Hornet, d'EA-18G Growler et d'autres avions de soutien, d'hélicoptères Sikorsky SH-60 Seahawk et de véhicules de combat aérien sans pilote. Pas encore de F-35 en revanche.
En fin de compte, les porte-avions américains sont équipés de propulseurs nucléaires, disposent –pour l'instant– de meilleurs chasseurs et de systèmes de défense rapprochée. De plus, la Navy a plus d'expérience dans la construction et l'utilisation de ce type de navires.
Mais les informations concrètes sur les porte-avions chinois manquent cruellement pour affirmer avec certitude que les États-Unis sont toujours en première position. Et même si c'était le cas, celle-ci pourrait ne pas être éternelle.