Un nouveau réseau social addictif fait le buzz dans la Silicon Valley. Il s'appelle Clubhouse et vaut déjà 100 millions de dollars [91 millions d'euros], alors que l'application est encore en développement et ne repose que sur le travail de deux employés.
La raison de son succès? Pour entrer dans le Club, il faut être invité·e. Une fois à l'intérieur, en revanche, on peut rejoindre n'importe quel chat audio en cours. En ce moment, avec l'ensemble des grand·es de la tech confiné·es à domicile, cela signifie que toute personne y participant a la possibilité d'écouter une discussion d'affaires avec Jack Dorsey, le directeur général de Twitter, d'y croiser l'acteur Jared Leto en train de discuter du lavage de ses fruits avec du savon ou d'assister à un débat sur la manière dont le coronavirus affecte les prisons en présence virtuelle du rappeur MC Hammer. Une fois la conversation terminée, celle-ci disparaît et il n'est pas possible de l'écouter en différé.
Haute société connectée
«Vous n'êtes pas obligés de participer à la conversation tout le temps sur Clubhouse», témoigne pour le New York Times Sonia Baschez, une consultante marketing de San Francisco qui a été invitée à rejoindre l'application et la trouve plus agréable qu'un appel téléphonique. «Vous pouvez juste écouter les autres en train de discuter de sujets intéressants et intervenir quand vous le désirez.»
L'offre de Clubhouse se situe donc entre la conférence de tech, un podcast avec participation de l'audience et la soirée dans un cercle exclusif où vous ne connaissez personne parmi les invité·es –mais dont vous savez qu'elles et ils appartiennent à une forme d'élite.
«On n'a pas envie de quitter Clubhouse parce qu'on a l'impression que dès qu'on s'apprête à partir, quelque chose d'incroyable va se produire», confie un autre utilisateur au New York Times, Alex Taub, co-fondateur du réseau social professionnel Upstream.
Pour le moment, les quelque 1.000 personnes qui l'utilisent se vantent de passer des dizaines d'heures sur le réseau social par semaines (jusqu'à 40 pour les accros), et clament y trouver une spontanéité dans les échanges beaucoup plus forte que sur TikTok ou Instagram.
C'est toutefois loin d'être la première fois que la Silicon Valley s'emballe pour un club sélect et des applis qui imitent le concept commencent déjà à apparaître. Il reste désormais à savoir si le buzz continuera après le déconfinement. Pour les expert·es, le futur de l'application repose sur sa capacité à survivre à cette quarantaine et à la fin de l'été.