Les emballages ne sont pas tous des ennemis de l'environnement. | Apeel
Les emballages ne sont pas tous des ennemis de l'environnement. | Apeel

Conservation des aliments: 3 emballages intelligents

Ces innovations prolongent la durée de vie de la nourriture, préviennent les intoxications ou réduisent le gaspillage.

Qui n'a jamais pesté contre ces tomates bio ou ces tranches de saumon emballées dans de multiples couches de film plastique? Chaque année, près de 5 millions de tonnes d'emballages sont mises sur le marché français selon le ministère de l'Environnement, et le plastique fait figure d'ennemi public numéro un.

Mais si l'emballage passait de néfaste à utile? Outre les bouteilles en plastique recyclé ou les sachets biodégradables en amidon de pomme de terre, des entreprises et des scientifiques ont développé des technologies intelligents pour prévenir le gaspillage ou les risques de contamination.

Durée de conservation multipliée par deux

Un tiers de la nourriture produite chaque année finit à la poubelle, souvent en raison des mauvaises conditions de conservation. C'est pour combattre ce gaspillage que la start-up américaine Apeel a mis au point un spray à pulvériser qui forme une sorte de «seconde peau» sur les fruits et légumes.

Incolore, inodore et comestible, ce film est fabriqué à partir de parties non utilisées (peau, graines...) d'autres fruits et légumes. Cette couche protectrice retarde la dégradation chimique, l'oxydation des aliments et prévient la perte en eau.

La durée de vie d'un avocat est ainsi prolongée de près d'une semaine et une tomate se conserve jusqu'à vingt-cinq jours sans flétrir. Fondée en 2012 grâce à un financement initial de la fondation Bill et Melinda Gates, la start-up Apeel est aujourd'hui devenue une licorne, valorisée plus d'un milliard de dollars.

Dans le même esprit, une équipe de recherche de l'université de Rice (Texas) a créé un film d'emballage ultra fin à base de protéines d'œufs inutilisés et de cellulose. Cet emballage comestible, qui peut aussi être éliminé par un lavage à l'eau, ralentit le pourrissement et permet aux fruits et légumes de rester intacts et fermes plus longtemps.

D'après les tests menés par l'équipe de recherche, cet emballage 100% naturel est aussi résistant qu'un film en polyéthylène classique et se dissout en quelques minutes dans l'eau.

Prévenir les intoxications alimentaires

Les salmonelles, la listeria et d'autres bactéries pathogènes sont responsables de 2 millions d'intoxications alimentaires par an, pour la France uniquement. Or, le consommateur a peu de moyens de savoir si ses carottes râpées ou son escalope de poulet est contaminée ou pas.

Inversement, de nombreux produits sont jetés alors qu'ils sont toujours consommables, la date limite de consommation (DLC) étant estimée à la louche pour une catégorie de produits. Des capteurs et emballages «intelligents» ont donc été développés ces dernières années, capables d'évaluer la qualité des aliments en fonction de divers paramètres (humidité, taux d'oxygène ou de CO2, exposition à un changement de température, présence de microorganismes…)

Le géant brésilien de la plasturgie Braskem a par exemple conçu un film en résine plastique qui intègre des substances chimiques réagissant à différents indicateurs de dégradation (pH, activité de l'eau, température…) et qui se colore lorsque le produit frais devient inapte à la consommation.

Des scientifiques de l'université McMaster, au Canada, ont de leur côté créé un capteur de détection d'E.coli en utilisant des brins d'ADN synthétiques, qui réagissent avec la bactérie pathogène en générant un composé fluorescent. Il est ainsi possible de détecter une contamination sans ouvrir l'emballage.

Tous ces produits ont cependant un cout non négligeable pour les distributeurs, qui rechignent à investir pour des produits à faible marge. La startup CryoLog, créée en 2002 et qui avait lancé une pastille de suivi de la chaîne du froid, a ainsi mis la clé sous la porte en 2018.

Jusqu'à la dernière goutte

Ah, ce maudit reste de ketchup qui ne veut pas sortir du flacon ou la mayonnaise coincée au fond du tube. Comment liquider proprement une sauce ou une compote sans en gaspiller?

Une équipe de recherche de l'université du Colorado (États-Unis) a mis au point un revêtement «super hydrophobe», qui empêche les produits visqueux comme le sirop, le miel ou le ketchup de coller au flacon.

De tels revêtements sont déjà utilisés mais ils sont pour la plupart à base de perfluorocarbures (PFC), soupçonnés d'être toxiques à forte dose. La couche hydrophobe développée par l'équipe de recherche est elle fabriquée à partir de cire d'abeille, et peut s'appliquer à n'importe quel emballage.

LiquiGlide, une start-up créée en 2012 par d'anciens chercheurs du MIT, a créé un revêtement sur le même principe, qui crée une interface entre le contenu et le contenant. Applicable en spray, il agit comme un lubrifiant en «bouchant» les minuscules anfractuosités de l'emballage en plastique et concerne toute une panoplie de produits allant du yaourt au dentifrice en passant par la peinture.

«On jette environ 40 milliards d'emballages avec des produits restés collés dedans», indique David Smith, le cofondateur de la start-up. «Notre technologie a le potentiel de réduire considérablement ce gaspillage.» LiquiGlide a même été testé dans la station spatiale internationale (ISS) pour prévenir la formation de biofilms bactériens.

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