En 2016, Elon Musk avait défrayé la chronique en annonçant la création de Neuralink, une start-up dont la mission était de développer des implants capables de permettre au cerveau humain de commander à distance une machine, en fusionnant puces électroniques et neurones.
L'idée était pleine de promesses, sans être vraiment nouvelle. Dans les années 1970, des programmes scientifiques s'étaient déjà penchés sur la mise au point de telles interfaces. Aujourd'hui, la plupart des laboratoire de recherche s'intéressent à la question, notamment l'Inserm et le CNRS en France. Récemment aux États-Unis, une équipe de neuroscientifiques a permis à un patient tétraplégique de retrouver la capacité d'écrire grâce au BCI (Brain Computer Interface) mis au point par leurs soins.
La technologie fonctionne mais elle se heurte à un problème de taille: les implants nécessitent une opération chirurgicale lourde, qui comprend l'ouverture de la boîte crânienne et le branchement de puces électroniques sur le cerveau. De plus, il faut que l'organisme puisse les supporter sur la durée.
Interface non invasive
Mais c'était sans compter sur la start-up NextMind. Ses «neuro-ingénieur·es» ont mis au point un petit boîtier que la personne positionne à l'arrière de sa tête et qui est capable de traduire les ondes cérébrales en données grâce à des capteurs et une bonne dose d'intelligence artificielle.
Il devient alors possible d'envoyer des messages texte aussi facilement et rapidement qu'une pensée apparaît à l'esprit, ou de sélectionner une photo dans la bibliothèque d'un smartphone. À ce stade, les possibilités sont encore réduites mais ce n'est qu'un début. Selon l'équipe conceptrice, ce dispositif est «modulaire et peut s'adapter à n'importe quelle interface numérique, libérant le potentiel de commande directe du cerveau dans n'importe quel environnement».
Même vision chez CTRL-labs, rachetée par Facebook en 2017, qui se définit comme «une plateforme d'interface neuronale non invasive qui permet aux développeurs de réinventer la relation entre les humains et les machines avec de nouveaux schémas de contrôle intuitif».
Ici, ce sont des bracelets intelligents, bourrés de capteurs et d'IA, qui permettent de capturer l'information électrique circulant dans les nerfs du bras pour décoder les ondes cérébrales. D'un simple geste, additionné à la pensée, il devient possible de mettre en marche un ordinateur ou d'envoyer un mail. CTRL-labs s'est fixé pour objectif de démocratiser à grande échelle cette technologie.
Après le wifi et la disparition des câbles de connexion, la prochaine révolution informatique semble plus que jamais concerner notre cerveau.