Les enfants des parents qui se sont émerveillés des premiers logiciels grand public permettant de modifier sa tête en celle de son chien seront peut-être les adultes qui ajouteront du chaos à la confusion en concoctant, depuis leur ordinateur personnel, des deepfakes drolatiques ou d'autres beaucoup moins plaisants.
Les techniques actuelles commencent à se démocratiser. Elles nécessitent encore un savoir-faire qui ne s'improvise pas doublé d'un long travail d'entraînement des algorithmes et des machines capables de traiter d'importantes quantités de données.
Simplification
Bref, c'est un boulot ardu, dont l'allemand Hao Li est passé maître. C'est aussi une technique qui l'inquiète pour ses répercussions sur la stabilité du monde. L'informaticien cherche désormais à prévenir les désordres que cette nouvelle technologie peut engendrer.
Comme le rapporte Vice, des chercheurs israéliens sont peut-être en train de bouleverser la donne. Ils ont récemment annoncé avoir créé un logiciel, nommé Subject Agnostic Face Swapping and Reenactment (FSGAN), capable de créer des deepfakes en temps réel et sans avoir à entraîner des algorithmes au préalable.
«Notre méthode élimine le travail laborieux et spécifique à chaque sujet de collecte de l'information et d'entraînement des modèles informatiques, rendant l'échange de visages accessible à des personnes qui ne sont pas expertes», peut-on lire sur le résumé de leur recherche.
Une petite démonstration qui peut donner bien des idées.
Accessible
En un mot, les trois Israéliens ont créé un outil pour que tout quidam puisse créer des fake news hyper-élaborées. Les développeurs ne comptent pas garder leur invention secrète, bien au contraire: le code dudit logiciel devrait bientôt être mis à disposition du public sur la plateforme Github.
Une transparence qui, selon les chercheurs, servira à accélérer la recherche sur la question et à alerter le monde et ses responsables politiques à propos des périls que les deepfakes peuvent constituer.
«Nous sommes persuadés que le partage d'une telle technologie est d'une importance primordiale pour permettre le développement de contre-mesures techniques à même de détecter de tels faux. Nous voulons que les législateurs réfléchissent à une réglementation claire pour encadrer les implications qu'une telle technologie va engendrer», ont déclaré les trois chercheurs.