Les félins sont d'admirables spécialistes de l'hygiène corporelle. Sauf dans de rares cas, baigner un chat est inutile en plus d'être souvent acrobatique: ces maniaques petites bêtes passent le plus clair de leur temps à s'auto-nettoyer pour s'assurer une propreté parfaite.
Ils le font à grands coups de langue: les spécificités de cet organe râpeux constituent une arme formidable contre la saleté. La langue du chat est couverte d'environ 300 papilles de kératine dont le profil particulier, en forme de pointes creuses et courbes, permet à la fois de mouiller le pelage, de le nettoyer de toute substance parasite, de défaire d'éventuels nœuds et de laver la peau.
Prendre sa langue au chat
Sa grand-mère souffrante, immobilisée et ne pouvant être lavée dans une douche ou une baignoire, la designeuse Irena Samoilova a eu l'idée d'apprendre des langues de chat pour concevoir Lick, un appareil dédié à l'hygiène des personnes qui ne peuvent bénéficier, souvent pour raison médicale, d'un lavage classique.
Couverte de papilles inspirées de celles des langues félines, Lick absorbe un peu de liquide –un savon sans rinçage comme utilisé dans les hôpitaux, par exemple– pour ensuite laver les cheveux ou la peau, une version plus douce étant prévue pour cette dernière utilisation.
Finaliste des Lexus Design Awards 2020, le prototype d'Irena Samoilova est conçu pour être portable, agréable, adaptable aux différentes peaux et pilosités grâce à des «rouleaux papillaires» interchangeables. Elle prévoit également d'y intégrer un système de lumière ultraviolette, à des fins de désinfection.
«C'est comme une petite salle de bain innovante au bout de vos doigts», a-t-elle expliqué à Fast Company. Encore en cours de développement avant, espère-t-elle, une production de masse, son prototype sera présenté lors de la Design Week milanaise au printemps prochain. Gageons qu'il intéressera beaucoup de monde.