Peut-être est-il trop tôt pour vouloir se débarrasser totalement du diesel? | Maarten van den Heuvel via Unsplash
Peut-être est-il trop tôt pour vouloir se débarrasser totalement du diesel? | Maarten van den Heuvel via Unsplash

Le diesel propre, mythe ou réalité?

Scientifiques et constructeurs cherchent et trouvent des solution pour verdir un carburant légitimement décrié.

Peut-on encore, en 2019, sauver le soldat diesel? Difficile à croire, après l'affaire Volkswagen, autrement nommée «Dieselgate», un scandale industriel lors duquel le constructeur fut reconnu coupable de trafiquer ses chiffres pour minorer les émissions polluantes de particules d'oxyde d'azote (NOx).

Le lobby automobile semble ne rien faire pour arranger son cas, poussant toujours plus l'utilisation d'un carburant réputé polluant, alors que le bilan sanitaire de la pollution de l'air a été réévalué à 67.000 décès annuels en France.

Difficile pourtant d'envisager un futur proche où l'on se passerait entièrement du diesel. L'électrique ou l'hydrogène ne constituent pas encore une solution viable, tant en matière quantitative que de puissance, pour faire fonctionner l'économie globale à la place du diesel et de l'essence.

Peut-on alors envisager un diesel plus propre, voire tout à fait vert? Scientifiques et constructeurs automobiles tentent de trouver des solutions. En 2019, l'allemand Bosch a fait parler de lui pour son carburant alternatif, le «e-diesel», un gazole synthétique permettant aux moteurs thermiques de réduire les émissions de NOx de façon drastique.

Suie contre dioxyde d'azote

Les Laboratoires Sandia, institut de recherche sur l'énergie directement sous la coupe du Département de l’Énergie des États-Unis, ont également mis au point un système intriguant. Inventé par l'ingénieur Charles Mueller et son équipe, le concept s'attaque à l'un des problèmes centraux du diesel propre: le compromis suie-NOx. Lorsque l'on agit pour réduire la suie émise par un véhicule, les émissions d'oxydes d'azote augmentent, et inversement –ce qui empêche la création d'un diesel véritablement propre.

Charles Mueller s'est servi d'un banal bec Bunsen pour inventer son concept et éviter au maximum ce compromis. «Si vous dévissez le tube d'un bec Bunsen et que vous allumez le jet de gaz, vous obtenez une grande flamme orangée, explique-t-il au site Machine Design. Fermez le gaz, revissez le tube et rallumez le brûleur. Maintenant, vous obtenez une belle et courte flamme bleue juste au bout du tube. La flamme est bleue car il n’y a pas de suies.»

Sur cette base primitive, il a mis en place six petits tubes ou conduits qui dirigent le mélange de carburant de l'injecteur vers les points d'allumage, ce qui permet de limiter la production de suie, tout en limitant l'émission de NOx. «L’installation des conduits nous permet d’obtenir une combustion de diesel qui ne forme que peu ou pas de suies, car les mélanges au niveau de l'allumage local contiennent moins de carburant en excès», explique-t-il.

Après la publication de son étude en février dernier, Ford et Caterpillar ont investi des fonds dans les recherches de Mueller au sein de Sandia. Selon le Washington Post, des chercheurs de la firme Toyota ont également validé le concept mis au point par Mueller. Beaucoup considèrent pourtant que le diesel propre restera, à jamais, un mythe.

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