Si les femmes d'Ukraine ont joué un rôle crucial pour leur pays depuis le début de la guerre menée par la Russie, cela n'est peut-être que le commencement, comme l'indique NPR. Pour s'engager encore davantage dans les opérations de résistance face à l'invasion russe, elles sont de plus en plus nombreuses à apprendre à piloter des drones.
Une école nommée «Female Pilots of Ukraine» a même vu le jour. Elle vise à offrir des formations de pilotage, non seulement aux femmes servant dans l'armée ukrainienne, mais également aux civiles.
Il faut dire que si l'Ukraine possède une quantité non négligeable de femmes dans ses rangs militaires, celles-ci sont très rarement qualifiées en matière de pilotage de drones, comme si ce domaine était l'apanage de leurs homologues masculins.
Ouverte en août grâce à des fonds privés, cette école basée à Kiev entend permettre aux femmes qui le souhaitent de s'engager pleinement dans ce que l'une des participantes, venue suivre les cours «juste au cas où», décrit comme «une vraie guerre du XXIe siècle». C'est-à-dire un conflit au sein duquel les nouvelles technologies occupent une place croissante.
Les participantes de ces stages durant trois à quatre semaines sont généralement regroupées en binômes afin de mener un travail basé sur la pratique bien plus que sur la théorie. Les drones utilisés peuvent atteindre des vitesses supérieures à 70 km/h et une altitude d'environ 800 mètres.
Développement limité
Ce sont généralement des hommes qui donnent des cours à leurs compatriotes ukrainiennes. Selon le fondateur, Valeriy Borovyk, environ 80% des aspirantes pilotes de drones souhaitent pouvoir rejoindre ensuite la ligne de front et participer aux combats: «Je ne m'y attendais pas», commente-t-il à propos de ce chiffre. À ce jour, dix étudiantes ont validé leur diplôme de pilote de drone, et environ quarante demandes d'inscription sont actuellement en cours.
Le fonctionnement de l'école coûte environ 3.000 dollars (2.888 euros) par mois, ce qui n'est pas simple à assumer pour Female Pilots of Ukraine, qui n'est absolument pas aidée par l'État.
L'argent ne provient que des économies personnelles de Borovyk, ex-agent du contre-espionnage ukrainien, ainsi que des quelques dons récoltés et des sommes payées par les participantes (sans montant imposé). Pas de quoi espérer développer la formation proposée.
Pourtant, selon le fondateur de l'école, il serait nécessaire de former toujours plus de pilotes de drones: «Notre secteur militaire a besoin de beaucoup de pilotes. On en a besoin maintenant. J'espère que nous gagnerons l'an prochain, mais nous devons nous préparer à ce que tout cela dure encore de nombreuses années.»