Parmi les techniques de production d'énergies «vertes», la géothermie propose des avantages intéressants. Elle nécessite moins d'espace que le solaire ou l'éolien et peut produire en permanence, puisqu'elle ne dépend pas des conditions météorologiques comme le vent ou l'ensoleillement.
La géothermie dispose en revanche d'un inconvénient majeur. Elle nécessite d'atteindre des températures très élevées pour que l'eau injectée sous terre revienne sous forme de vapeur avec une pression suffisante pour faire tourner une turbine. Pour cela, il faut creuser très profond ou se trouver sur un terrain volcanique.
Comme l'explique Fast Company, techniquement, il est tout à fait possible de creuser à de telles profondeurs, mais cela coûte très cher. Trop cher pour en faire une solution réellement viable. C'est pourquoi Quaise Energy, une start-up née dans les laboratoires du Massachusetts Institute of Technology (MIT), souhaite faciliter le forage en grande profondeur grâce à un «gyrotron».
Trou high-tech
Le gyrotron est un engin capable de générer des ondes à haute fréquence. Les scientifiques souhaitent équiper une foreuse de ce dispositif afin qu'elle puisse envoyer des ondes capables de faire «fondre» la roche.
Leur stratégie est de creuser sur 5 kilomètres à l'aide d'une foreuse classique puis de descendre à 10 ou 20 kilomètres sous terre avec leur dispositif. Une telle profondeur permet d'atteindre des températures de près de 500 degrés.
En février 2022, Quaise est parvenue à lever 40 millions de dollars afin de financer son projet. Comme une parfaite reconversion, la start-up souhaite mettre en place son dispositif dans des centrales à énergies fossiles déjà existantes, et disposer d'une foreuse à gyrotron d'ici fin 2023.
Si tout cela est prometteur, Quaise reste floue quant aux risques sismiques que pose la géothermie profonde. En 2020, une centrale géothermique proche de Strasbourg a été mise à l'arrêt après plusieurs séismes, dont un de magnitude 4,3. À ce sujet, la start-up affirme à Fast Company qu'elle «comprend les risques, et prend des mesures pour les gérer», sans plus de précisions.