Le deuxième volet du sixième rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) sur le changement climatique a été publié ce lundi 28 février.
Comme son premier volet, paru en août, il est très alarmiste: la réduction de l'emploi des sources d'énergies polluantes est vitale, et elle ne peut souffrir aucun délai. Secrétaire général de l'ONU, António Guterres l'a parfaitement résumé: «Tout retard signifie la mort.»
Pour certains, la solution à ce problème est toute trouvée: la source d'énergie propre capable de produire en continu et de répondre aux besoins de l'humanité existe déjà, c'est le nucléaire.
Mis à part pour ce qui est de l'approvisionnement en uranium, ce qui n'a rien d'un détail en termes de souveraineté, elle permet aussi aux nations de produire elles-mêmes leur propre énergie. Un sujet on ne peut plus actuel au vu du dilemme posé par l'invasion de l'Ukraine aux pays dépendants du gaz naturel russe.
Mais au-delà des risques extrêmes en cas d'accident –ou de guerre– et de la gestion des déchets, le nucléaire souffre d'un problème majeur: il est trop lent. Sélection du site, autorisations en tous genres puis très complexe construction: de sa validation à sa mise en marche, le lancement d'une centrale nucléaire prend des années.
Arsenal anti-réchauffement
Lancé en 2007, le chantier du réacteur EPR de Flamanville a accumulé retards et surcoûts et sa mise en marche est désormais prévue pour 2023. Aux États-Unis, la construction de nouveaux réacteurs pour la centrale de Vogtle a débuté en 2013 et n'est toujours pas achevée.
Si la technologie nucléaire peut tout-à-fait être une arme pour ralentir le réchauffement de la terre, elle doit nécessairement faire partie d'un plus large arsenal. En effet, si l'atome est parfois opposé aux énergies renouvelables comme l'éolien, le solaire ou l'hydraulique, le Giec imagine mal que l'un puisse aller sans l'autre.
Tous les scénarios proposés par le Giec nécessitent une augmentation de la production nucléaire entre aujourd'hui et 2050, de 150% pour le plus optimiste, à 468% pour le scénario catastrophe. Mais ces mêmes scénarios prévoient une augmentation bien plus conséquente du recours aux énergies renouvelables –de 833% à 1.137%.