Un changement de braquet qui surfe largement sur l'engouement croissant pour l'hydrogène. | Nicolas Hippert via Unsplash
Un changement de braquet qui surfe largement sur l'engouement croissant pour l'hydrogène. | Nicolas Hippert via Unsplash

Des mini-réacteurs nucléaires pour produire de l'hydrogène «vert»

Un débouché peut-être très porteur pour ces centrales miniatures.

Alors qu'elle peine à vendre ses mini-réacteurs nucléaires (Small Modular Reactor ou SMR), la start-up américaine NuScale vient de leur trouver une nouvelle destinée: fabriquer de l'hydrogène «vert», sans rejet de gaz à effet de serre.

Selon NuScale, un de ses réacteurs modulaires serait ainsi capable de générer cinquante tonnes d'hydrogène par jour. C'est deux fois moins qu'une centrale solaire de type héliostat (avec de miroirs paraboliques), a calculé le site New Atlas, mais NuScale affirme qu'il est possible d'additionner les réacteurs pour obtenir la puissance souhaitée.

Des dizaines de réacteurs peuvent ainsi être installés sur un site moins grand qu'une centrale thermique classique et n'importe où sur le territoire. De plus, la production d'hydrogène peut être réalisée parallèlement à celle d'électricité, et s'adapter en fonction de la demande.

Pour produire son hydrogène, le SMR utilise l'électrolyse de la vapeur d'eau: celle-ci est chauffée à 860°C, ce qui rompt les liens entre les atomes d'hydrogène et d'oxygène.

Aujourd'hui, l'hydrogène est encore issu à 95% des énergies fossiles, principalement par reformage de méthane ou de gaz naturel. Un procédé qui dégage du CO2, donc pas franchement écolo. D'après NuScale, l'utilisation d'un seul de ses mini-réacteurs permettrait d'éviter l'émission de 168.000 tonnes de dioxyde de carbone par an.

Mix énergétique

Ce changement de braquet de NuScale surfe largement sur l'engouement croissant pour l'hydrogène. En septembre, la France a ainsi détaillé son «grand plan hydrogène» à 7 milliards d'euros, destiné à faire de l'Hexagone un leader mondial de la filière à horizon 2030. L'Allemagne va, de son côté, mobiliser 9 milliards d'euros d'ici 2040.

Selon l'agence internationale de l'énergie (AIE), l'hydrogène décarboné pourrait contribuer à hauteur de 13% au mix énergétique global en 2050, soit une production dix fois supérieure à celle d'aujourd'hui. Par comparaison, la capacité nucléaire devrait s'accroître d'à peine 2,7% d'ici 2040.

NuScale n'est d'ailleurs pas la seule à s'apercevoir de l'impasse de la simple production électrique nucléaire. Les SMR intéressent aussi les industries qui produisent de l'acier, du verre ou du ciment et qui ont besoin de chaleur dans leur processus de fabrication, rapporte Bloomberg.

À l'heure actuelle, elles brûlent des combustibles fossiles et sont, de ce fait, très polluantes. Grâce à leur polyvalence, les mini-réacteurs offrent un flux d'énergie régulier sous forme de chaleur et d'électricité.

Au total, il existe actuellement soixante-sept technologies SMR à différents stades de développement dans le monde, selon l'Agence internationale de l'énergie atomique. C'est environ un tiers de plus qu'il y a à peine deux ans.

Reste à savoir si le nucléaire peut être compétitif avec le gaz naturel ou le solaire. Sans quoi il pourrait bien rester au placard encore un bout de temps.

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