Et hop, sous terre! | SKB
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En Suède, un plan pour stocker les déchets nucléaires pendant 100.000 ans

Une vision à long terme dont certains pays pourraient s'inspirer.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (IAEA) estime que, sur l'ensemble du globe, 370.000 tonnes de combustible nucléaire usagé sont actuellement en état de stockage temporaire.

Ces déchets dits à vie longue peuvent émettre des rayonnements ionisants pendant plusieurs milliers voire millions d'années, et doivent en conséquence être conditionnés de façon à ne nuire ni à la planète ni à ses occupants.

Le site Interesting Engineering s'intéresse au plan récemment approuvé par le gouvernement suédois à propos de la gestion des déchets nucléaires. Ce plan est l'œuvre de l'entreprise SKB, basée dans le comté de Stockholm, et son objectif est impressionnant: une fois mis en place, il devrait permettre de pouvoir conserver les déchets nucléaires en sécurité pour les 100.000 prochaines années. Oui, un millier de siècles.

À cette occasion, le boss de SKB, Johan Dasht, s'est fendu d'une déclaration: «Cette décision historique permet à SKB de prendre en charge les déchets nucléaires produits par notre génération. Nous l'accueillons à bras ouverts, et nous sommes impatients de mettre en œuvre le plus grand projet de protection environnementale du pays.»

Quarante ans de recherche...

Fruit de la collaboration entre des universitaires, des instituts de recherche et des établissements d'enseignement supérieur, le projet confié à SKB est dans les tuyaux depuis plus de quarante ans.

Il a été surveillé de très près par l'Autorité suédoise de radioprotection et par les instances judiciaires compétentes afin d'obtenir l'assurance que les choix effectués soient aussi stricts et sûrs que possible, à la fois pour l'être humain et pour l'environnement.

Non content d'être très rassurant pour l'avenir de la Suède et des pays voisins (rappelons que les nuages radioactifs ne s'arrêtent pas vraiment à la frontière du pays dans lequel ils se forment), ce plan va permettre de créer 1.500 emplois dans le pays. SKB attend désormais de recevoir les derniers agréments nécessaires pour lancer les procédures.

Une présentation du projet par SKB elle-même.

...et dix ans de travaux

Il faudra pas moins d'une décennie pour bâtir le centre de stockage des déchets nucléaires suédois, explique Interesting Engineering, qui rappelle au passage qu'en 1980, le pays avait voté par référendum la sortie du nucléaire. Sauf qu'en 2010, date butoir fixée par la loi suédoise, il a finalement été décidé de revenir en arrière et d'agrandir le parc atomique du pays.

De son côté, la France a promulgué en 2006 une loi-programme relative à la gestion des matières et des déchets radioactifs, qui «confirme le principe du stockage en profondeur comme solution de référence pour la gestion des déchets radioactifs à vie longue».

Elle définit en outre un programme de recherches et de travaux portant notamment sur «le principe d'un stockage réversible des déchets à vie longue en couche géologique profonde et stable, à l'horizon 2025». Et définit la façon dont l'ensemble des opérations prévues sera financé sur le long terme.

Mais la comparaison avec le modèle suédois fait mal: le projet d'enfouissement des déchets radioactifs français dans le Centre industriel de stockage géologique (Cigéo), situé à la limite de la Meuse et de la Seine-et-Marne, est nettement moins ambitieux que celui de SKB.

Voilà ce qu'on peut lire sur le site de notre ministère de l'Écologie: «Le centre est prévu pour être exploité pendant au moins 100 ans, il est conçu pour être réversible au cours du temps afin de laisser aux générations futures un maximum de possibilités pour permettre des adaptations.» La France est donc mille fois moins prévoyante que la Suède, et ça n'est même pas une expression.

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