La fusion nucléaire, ou le rêve de faire fonctionner un bout de Soleil sur Terre. | Tahar Amari / CNRS / AFP
La fusion nucléaire, ou le rêve de faire fonctionner un bout de Soleil sur Terre. | Tahar Amari / CNRS / AFP

Des scientifiques promettent la fusion nucléaire dès 2025

ITER peut bien attendre: le projet SPARC va vite et bien, et le fait savoir.

À son rythme de monumental projet scientifique international, et avec un budget correspondant, le projet ITER avance tranquillement. Le projet privé SPARC, de son côté, court.

Et ce à pleine vitesse: selon l'équipe qui a conçu ce réacteur compact, les premiers tests de fusion pourraient être effectués dans les cinq ans à venir, et la production d'électricité serait attendue dès le début de la prochaine décennie.

SPARC, dont le nom ressemble curieusement à celui du réacteur conçu par Iron Man dans l'univers Marvel, est le fruit des recherches des scientifiques du Massachusetts Institute of Technology (MIT), adossés à une structure privée nommée Commonwealth Fusion Systems.

Ces têtes chercheuses n'ont pas peur de clamer leurs très grandes ambitions au monde –le fait qu'il s'agisse d'une firme privée, donc en besoin de financements, n'est sans doute pas étranger à ces déclarations bravaches.

Trouvant un confortable appui avec une série d'articles publiés dans la solide revue Journal of Plasma Physics, les équipes du SPARC affirment ainsi que nul écueil n'a retardé les travaux préparatoires, et qu'il n'existe aucune raison théorique pour que leur chose ne puisse fonctionner.

«Ces recherches confirment que le design sur lequel nous travaillons à toutes les chances de marcher», a ainsi déclaré au New York Times Martin Greenwald, patron du projet et chercheur au MIT. Selon les publications du JPP, SPARC et son tokamak sont, en théorie, capables de produire dix fois plus d'énergie qu'il n'en consomme: la promesse est belle.

Futur en avance rapide

La suite des événements va donc se dérouler en accéléré, une vitesse notamment permise par les progrès rapides dans le domaine des aimants supraconducteurs. Le début de la construction du SPARC est annoncé pour le printemps 2022, et il devrait être prêt pour de premiers tests grandeur nature d'ici trois ou quatre années.

Quant à la production d'électricité, le graal attendu des réacteurs à fusion nucléaire, elle pourrait débuter rapidement dans la foulée. À la différence d'ITER, destiné à prouver la validité de la technologie, le plus compact et moins coûteux SPARC est spécifiquement pensé pour faire rapidement de la fusion une option viable de production d'énergie propre.

«Nous sommes vraiment concentrés sur la manière dont nous pouvons arriver à la fusion aussi rapidement que possible», a expliqué Bob Mumgaard, l'un des fondateurs du projet. L'objectif est clair, et de taille: SPARC doit être déployé à temps pour pouvoir jouer un rôle dans la lutte contre le changement climatique.

Certain·es spécialistes de la fusion, interrogé·es par le New York Times, trouvent l'agenda présenté trop serré. D'autres se réjouissent que l'équipe responsable de SPARC, à l'inverse d'autres start-ups œuvrant dans le même domaine mais dont les choix technologiques semblent à ce jour plus flottants, se base sur un savoir clair et une science établie.

«Selon moi, c'est le premier de ces groupes financés par de l'argent privé à dire clairement ce qui est en train de se faire», a ainsi expliqué au NYT William Dorland, physicien à l'Université du Maryland et éditeur du Journal of Plasma Physics. «Des personnes raisonnables pensent que cela ne peut pas marcher. Je suis pour ma part simplement heureux qu'ils aient pris les devants pour nous expliquer de manière scientifique ce qu'ils sont en train de faire.»

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