Si les enfants des ménages les plus aisés ont un accès facilité aux nouvelles technologies, ils ne sont pas les plus gros consommateurs d'écrans.
Une étude de l'organisation américaine Common Sense Media, repérée par le site Vox, montre ainsi que dans les familles gagnant moins de 35.000 dollars par an, les 8-18 ans y passent en moyenne deux heures de plus que ceux des familles gagnant plus de 100.000 dollars annuels. Les 8-12 ans et 13-18 ans les plus pauvres y consacrent respectivement 6 et 8,5 heures par jour. Dans les ménages à hauts revenus, ces durées sont estimées à 4 heures pour les plus jeunes et 6 heures et 49 minutes pour les ados.
Sérieuse mise en garde
Si les raisons de ces différences n'ont pas encore été scientifiquement établies, l'étude propose quelques hypothèses, émises grâces aux données socio-économiques accumulées: l'accès plus compliqué aux activités extrascolaires et à la garde d'enfant pourrait être un facteur. «Pour les ménages à bas revenus, les écrans constituent des activités peu coûteuses comparées à beaucoup d'autres. Même les écoles publiques font payer les activités sportives», analyse Vicky Rideout, une des autrices de l'étude.
Très critiquée, l'exposition précoce des enfants aux écrans a fait l'objet d'une sérieuse mise en garde dans plusieurs tribunes, signées par des médécins ou des professionnel·les de la petite enfance. «Nous avons effectué une synthèse à partir de plus de 120 de ces études. Elles montrent que l'écran affecte tous les aspects de la vie de l'enfant: sommeil, langage, activité physique, dextérité, intelligence et contrôle de ses émotions. Les parents, en l'absence de recommandations claires, continuent de laisser accessibles ces écrans pour des raisons sans rapport avec l'intérêt de leur enfant», écrit l'une d'entre elles.
Ainsi, l'étude de Common Sense Media révèle, selon Vox, «une nouvelle manière d'envisager la fracture numérique. Elle ne réside plus seulement dans l'accès à la technologie mais aussi dans la capacité à restreindre cet accès».