Lundi 31 octobre, la United States Space Force, branche des forces armées des États-Unis destinée à la conduite d'opérations militaires dans l'espace, a détecté un objet inconnu à l'intérieur de l'orbite terrestre où se trouve le mystérieux véhicule spatial récemment lancé par la Chine. Une information relayée par Gizmodo.
L'objet en question était si proche de l'appareil chinois que la Space Force a d'abord dû procéder à des vérifications poussées afin de déterminer si les deux entités étaient séparées ou non. D'après les analyses, il a vraisemblablement été éjecté par Pékin entre le 24 et le 30 octobre. Selon Jonathan McDowell, astrophysicien au centre Harvard-Smithsonian, il pourrait s'agir d'un module de service hébergeant certains systèmes d'accompagnement de l'appareil chinois.
L'éjection de cet objet «indique possiblement un désorbitage à venir», ajoute le spécialiste. L'engin se serait d'ailleurs déjà débarrassé d'autres objets, et ce peu après son lancement en août dernier. Parmi eux se trouverait au moins un satellite espion, et sans doute même deux, si l'on en croit la base de données de la United States Space Force.
Flou artistique
C'est le 4 août que la Chine, depuis la base du centre de Jiuquan, a lancé en douce cet engin destiné à être utilisé à plusieurs reprises. Il s'agissait du deuxième voyage spatial de cet appareil, le premier ayant simplement débouché sur une mise en orbite d'environ quarante-huit heures autour de la Terre. Cette fois, le séjour en orbite aura duré au moins trois mois, mais ne devrait pas tarder à s'achever, comme l'indique Jonathan McDowell.
La Chine a partagé très peu d'informations à propos de ce projet, y compris sur la durée du voyage de l'engin: elle avait juste fait savoir qu'il resterait en orbite «un certain temps». À ce niveau de flou artistique, c'est presque de l'insolence. De leur côté, les États-Unis poursuivent également leurs expérimentations sur des véhicules spatiaux: lancé en mai 2020 pour son sixième vol test, le Boeing X-37 est toujours en orbite actuellement.
Du côté chinois comme chez les Américains, les appareils ont été conçus pour atterrir avec précision et à l'horizontale, comme des avions, d'où le fait qu'ils puissent ensuite être réutilisés pour d'autres missions.