L'une des conditions d'un bilan carbone moindre est l'usage d'énergies renouvelables –solaire, éolien notamment. Mais on le sait, celles-ci ont un défaut: point de volts sans vent ou, la nuit tombée, lorsque le soleil vient à se cacher.
Parmi les avancées technologiques permettant de rendre nos logis moins énergivores, moins dépendants du fossile et, c'est à noter, moins chers à habiter, l'une pourrait devenir une alliée de poids pour pallier ce yo-yo consubstantiel aux énergies vertes: le chauffe-eau à pompe à chaleur.
Connu des spécialistes, le système n'est pas tout à fait neuf. Présentée par Bloomberg, une politique volontariste menée par l'État de Californie pour remplacer les vieux et peu efficients appareils électriques ou au gaz par ces «heat pump water heaters» (HPWH) pourrait accélérer une adoption plus générale.
Comment fonctionne un chauffe-eau à pompe à chaleur, également nommé chauffe-eau thermodynamique? Comme son nom l'indique, tout simplement. Réfrigérateur inversé, une pompe à chaleur recueille les calories dans l'atmosphère pour les transférer à de l'eau stockée dans un ballon.
Les économies permises sont évidentes: une bien moindre consommation d'électricité ou de gaz. Mais les avantages ne sont pas qu'individuels: la nature même de ces HPWH peut leur permettre de fonctionner comme des «batteries» énergétiques, capables de soulager ou d'équilibrer, sur 24 heures, l'ensemble de la grille électrique.
Adieu centrales, adieu factures
Prenons le cas de l'énergie solaire. Grâce à un signal envoyé par le réseau, le HPWH peut faire appel à cette énergie renouvelable en journée, lorsqu'elle peut être produite. Un éventuel excédent de production trouve donc ici une utilité.
Une utilité en décalé: la nuit venue, nul besoin d'allumer de polluantes centrales pour subvenir aux besoins des foyers, puisque les ballons, parfaitement isolés de ces machines modernes, peuvent conserver l'eau suffisamment chaude pendant douze heures.
Sur le plan écologique, l'impact est sensible. Dans le cas de la Californie, où 90% des foyers sont équipés d'appareils traditionnels, une étude publiée en janvier calcule que leur remplacement par des chauffe-eaux à pompes à chaleur pourrait réduire l'empreinte carbone de la consommation domestique de 70%.
Si elle n'est pas la seule, la technologie des HPWH semble donc presque idéale, applicable à tous types de logements, anciens comme nouveaux. L'investissement initial est certes plus lourd, mais il est vite rentabilisé; une adoption plus large de la technologie pourrait en outre en faire baisser le prix d'entrée.
Il existe cependant une panacée plus efficace encore. Associé à des panneaux solaires et complété par des batteries locales permettant de stocker l'électricité produite lorsqu'elle n'est pas utilisée, le chauffe-eau thermodynamique permet d'atteindre plus facilement le nirvana facturesque de l'autoconsommation.
Un investissement auquel nos sociétés modernes n'échapperont pas –mais sur le plan environnemental comme économique, le jeu en vaudra largement la chandelle.