Dans la Spacecraft Assembly Facility du Jet Propulsion Laboratory à Pasadena, le rover Perseverance est pris en charge dans un espace stérile. | NASA / JPL-CALTECH / AFP
Dans la Spacecraft Assembly Facility du Jet Propulsion Laboratory à Pasadena, le rover Perseverance est pris en charge dans un espace stérile. | NASA / JPL-CALTECH / AFP

L'obsession de la NASA: éviter toute contamination extraterrestre

La priorité des futures missions de l'agence spatiale sera de protéger la vie sur Terre comme sur Mars.

Entre les récents exploits de SpaceX et la multiplication des recherches pour concevoir les fusées du futur, la perspective d'envoyer des êtres humains sur Mars semble se rapprocher d'année en année.

La NASA vient donc de mettre à jour certaines politiques concernant la protection des planètes du Système solaire lors de missions sur Mars. Règle numéro 1: il faut à tout prix préserver la Terre de la propagation d'un organisme extraterrestre, c'est-à-dire empêcher qu'un microbe martien ne s'invite sur le voyage retour de marsonautes jusqu'à notre planète.

Le principe n'a rien de vraiment nouveau, puisqu'il était déjà inscrit dans le traité de l'espace de 1967 et que les agences spatiales ont toujours été précautionneuses en matière de prévention d'une contamination croisée (soit de la Terre vers un corps céleste, soit d'un corps céleste vers la Terre).

De plus, Mars est une planète impitoyable, à la surface froide, sèche et irradiée: la plupart des scientifiques estiment que les risques d'une contamination dans ce sens sont très faibles.

Préparer l'improbable

Cela n'empêche néanmoins pas la NASA de se préparer à l'improbable en dépoussiérant ses anciens textes. L'agence spatiale américaine craint notamment les effets que pourraient avoir des molécules bioactives comme les prions, des protéines pathogènes mal repliées provoquant des maladies neurologiques chez les êtres humains et les animaux.

«À ce stade, nous ne pouvons que spéculer, concède à Vice Alberto Fairén, un astrobiologiste de l'université de Cornell qui déplore notre manque de connaissance de l'écosystème martien. Mais d'un point de vue purement académique sur l'évolution, si nous appliquons les principes basiques que nous connaissons guidant la façon dont la nature fonctionne sur Terre, je ne vois tout simplement pas comment des micro-organismes qui auraient évolué séparément pendant des milliards d'années pourraient avoir développé les mécanismes moléculaires nécessaires pour interagir les uns avec les autres.»

La seconde règle essentielle édictée dans la nouvelle directive de la NASA est, à l'inverse, de protéger au mieux Mars de toute contamination humaine. Les astronautes laisseront forcément des traces sur la planète rouge, et prévenir une infection passera par une compréhension et un contrôle rigoureux des procédures.

L'une des méthodes mises au point par la NASA consiste à diviser Mars en régions, en distinguant les zones où il existe le plus de chances que la vie se soit développée de celles où, au contraire, les conditions ne sont a priori pas réunies pour le permettre.

Il serait ainsi interdit d'atterrir trop près des «régions spéciales», celles avec un fort potentiel biologique. Car comme le résume John Rummel, ancien responsable de la protection planétaire à la NASA, «vous ne voudriez pas détruire la vie que vous recherchez».

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