Des dizaines de milliers de satellites fournissant un internet très haut débit à toute la planète. Sur le papier, le projet Starlink de SpaceX était plutôt séduisant. Si ce n'est qu'un paramètre a été négligé: ses effets indésirés sur l'astronomie.
«Les satellites réfléchissent suffisamment la lumière du Soleil la nuit pour être vus clairement à l'œil nu (sans parler des télescopes sensibles). Leur éclat n'est qu'accentué par les longues traînées selon lesquelles ils sont disposés, qui traversent les cieux comme des dizaines de perles incandescentes sur un fil céleste», explique Scientific American.
Depuis mai 2019, 715 satellites Starlink ont été mis en orbite, par fournées de soixante. En août dernier, après de multiples plaintes d'astronomes, la National Science Foundation (NSF) et l'American Astronomical Society (AAS) ont réuni 250 spécialistes et rendu un rapport sévère à ce sujet.
Le satellite était en noir
Face à cette pression croissante, SpaceX a lancé un prototype surnommé «DarkSat», peint en noir et garanti sans reflets. Selon les observations terrestres, il brillerait deux fois moins que sa version classique.
«Bien que le revêtement antireflets de “DarkSat” le rende invisible à l'œil nu, il reste beaucoup trop brillant pour ne pas interférer avec [la plupart des] grands télescopes», constate Scientific American.
Le problème devrait aller en s'aggravant: SpaceX souhaite mettre d'abord 12.000, puis 30.000 satellites en orbite. Et la concurrence n'est pas en reste: le Project Kuiper d'Amazon en vise 3.236, et OneWeb –rachetée par le gouvernement britannique après sa faillite– souhaite en lancer 2.000.
Dans le monde de demain, l'internet sera plus rapide que jamais, mais on ne pourra plus observer les étoiles.