Faire avec ce que l'on a, quoi que ce soit. | Holger Link via Unsplash
Faire avec ce que l'on a, quoi que ce soit. | Holger Link via Unsplash

L'urine des astronautes pourrait construire la future base lunaire

Pour produire du béton à partir du sol de la Lune, la NASA envisage d'utiliser l'urée en guise de superplastifiant.

Si aucun pied n'a foulé son sol depuis 1972, la Lune est de nouveau sous le feu des projecteurs de la NASA, qui ambitionne d'y installer une base permanente.

Mais Artemis, son programme spatial visant à amener un équipage sur le sol lunaire d'ici 2024, suscite déjà son lot de critiques chez celles et ceux qui préféraient que l'on se concentre sur Mars.

Des problèmes d'ordre technique sont également à prévoir. Se pose notamment la question du matériel utilisable par les astronautes pour la construction d'une base viable et pérenne.

Nombre de nos matériaux terrestres ne se prêtent en effet pas à l'environnement lunaire, tel le ciment qui nécessite une importante quantité d'eau, denrée extrêmement rare sur notre unique satellite naturel.

Autre aspect à prendre en compte: le transport. La NASA estime à 10.000 dollars [9.250 euros] la livraison d'une livre [environ 450 grammes] de matériel terrestre. Les scientifiques privilégient donc aujourd'hui l'utilisation combinée du régolite (la fine poudre que l'on trouve à la surface de la Lune) et de géopolymères qui permettent de rendre les matériaux plus modulables et plus robustes.

Quant à la méthode à privilégier, les spécialistes penchent pour l'impression 3D, qui a le mérite de ne pas exposer les vies humaines. Mais pour ce faire, le matériel doit être assez pliable et se prêter à l'extrusion. Si sur Terre on utilise des superplastifiants (additifs chimiques qui permettent par exemple d'assouplir le ciment), sur la Lune, une alternative viable reste encore à inventer.

Urée-ka!

Dans un article paru dans le Journal of Cleaner Production, une équipe internationale de scientifiques pense d'ores et déjà avoir trouvé la solution: l'urée. Présente dans l'urine, cette molécule posséderait les mêmes propriétés que nos superplastifiants.

Coauteur de l'étude, Ramón Pamies qui travaille à l'École polytechnique de Tunisie résume ainsi la découverte: «Pour fabriquer le ciment géopolymère qui sera utilisé sur la Lune, l'idée est d'utiliser ce qui s'y trouve: le régolite ou l'eau présente sous forme de glace dans certaines zones.»

«Avec cette étude, nous avons vu qu'il est également possible d'utiliser un déchet organique, tel que l'urine des habitants de la base, poursuit-il. La molécule d'urée permet, en effet, de casser les liaisons d'hydrogène pour réduire la viscosité de nombreuses préparations aqueuses.»

Pour prouver ses dires, l'équipe de recherche a comparé l'action de l'urée et des superplastifiants traditionnels en créant des petits cylindres de boue dont elle a testé la malléabilité, la résistance à la compression.

Si les premiers résultats se sont montrés très concluants, reste un problème de taille. Les scientifiques ne savent pas encore comment l'urée pourra être extraite de l'urine des astronautes et des habitant·es de la base.

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