Quatrième mission à destination de la Station spatiale chinoise (CSS), Shenzhou-15 aura aussi permis à la Chine de tester un moteur Stirling en orbite pour la première fois. Il s'agit d'un type de moteur à combustion interne, compatible avec n'importe quelle source de chaleur, et qui se distingue autant par sa simplicité (de fabrication et de mise en route) que par sa légèreté (caractéristique primordiale dans l'espace).
Ce sont les médias chinois qui ont dévoilé cette information, relayée par Interesting Engineering: et elle est importante, car l'utilisation de moteurs Stirling en orbite permettra aux missions spatiales les plus ambitieuses de disposer de réserves d'énergie conséquentes.
Ce dispositif est en effet capable de convertir l'énergie thermique en électricité en réduisant sa dépendance vis-à-vis de l'énergie solaire –ce qui, par endroits, peut s'avérer capital. Le principe du moteur Stirling repose sur une série d'aimants entraînés par des pistons. Ces derniers sont reliés à des cylindres fermés dans lesquels se trouve un gaz, dont on fait varier la température. Se crée alors une différence de pression qui peut ensuite être convertie en travail moteur.
La NASA aussi
Afin de tester cette technologie dans l'espace, des prototypes ont été envoyés jusqu'à la CSS, où ils ont été installés dans le module de laboratoire Mengtian, lancé en octobre 2022 et dédié aux expérimentations scientifiques. Les rapports indiquent que les tests se sont bien passés et que le moteur de Stirling a notamment fait preuve d'une grande stabilité. Aucun chiffre n'a toutefois été fourni par l'agence chinoise.
L'institut de physique de Lanzhou (province du Gansu), installé au sein de l'Académie chinoise de technologie spatiale, est à l'origine du développement de ce moteur de Stirling conçu pour une utilisation en orbite. Le travail s'est fait en partenariat avec l'Administration spatiale nationale chinoise, dans le cadre de missions humaines à mener vers la Lune et d'autres destinations.
La NASA a elle aussi tenté ce genre d'expériences par le passé, notamment au début du XXIe siècle avec des tests menés sur le générateur Stirling à radioisotope avancé, finalement laissé de côté en 2013 pour des raisons avant tout budgétaires.