«C'était une constellation monstrueuse de lumière surnaturelle» (H. P. Lovecraft). | Handout / AFP / JAXA
«C'était une constellation monstrueuse de lumière surnaturelle» (H. P. Lovecraft). | Handout / AFP / JAXA

Les échantillons de l'astéroïde Ryugu, ou l'étrange couleur tombée du ciel

Rapportés par la sonde japonaise Hayabusa-2, les petits cailloux ont des propriétés très particulières.

Celles et ceux connaissant sur le bout des doigts frissonnants l'atrabilaire génie de la littérature fantastique Howard Phillips Lovecraft ont sans doute lu La Couleur tombée du ciel, l'une de ses plus fameuses et horrifiques nouvelles.

Il n'est donc pas impossible que la lecture de l'article de New Scientist sur les échantillons rapportés de l'astéroïde Ryugu par la sonde japonaise Hayabusa-2 leur rappelle quelques souvenirs bizarres.

Extraits du caillou spatial en 2019 et revenus sur Terre en 2020, lesdits échantillons, les seconds seulement à être chipés sur un astéroïde, commencent à révéler leurs secrets les plus sombres.

Sombres, au sens le plus littéral du terme: le site rapporte que l'une de leurs curieuses propriétés est leur couleur, ou plutôt leur noirceur extrême.

Les 5,4 grammes de matière, minés à 300 millions de kilomètres de la Terre puis analysés sur le plancher de nos vaches, ne reflètent que 2% de la lumière émise. C'est moins que les bouts de météorites déjà présents dans les collections mondiales, dont l'entrée atmosphérique a peut-être modifié les propriétés.

«À l'ouest d'Arkham...»

Pour le reste et sur le plan chimique, Ryugu ressemble globalement aux autres échantillons du même type. À quelques détails moléculaires près, qui font toute la différence et rendent l'objet passionnant et révélateur des premiers instants du système solaire.

«Bien que la plupart de ces composés soient minoritaires en termes de quantité, quelques pourcents au maximum, ils présentent un grand potentiel pour retracer certains des processus qui se sont déroulés dans les premiers stades de la formation du système solaire et, plus tard, du corps dont est issu Ryugu», explique ainsi Cédric Pilorget de l'Institut d'astrophysique spatiale (IAS), l'un des Français impliqués dans ces analyses.

Comme le note New Scientist, la présence de composés carbonés aussi bien préservés tend à indiquer que Ryugu se trimballe dans le système solaire depuis longtemps, peu après sa naissance, il y a 4,6 milliards d'années.

«Ces matériaux sont les plus purs auxquels nous puissions accéder, et ils peuvent nous ramener au temps zéro du système solaire», commente pour le site Ashley King, du Natural History Museum de Londres. Espérons néanmoins qu'aucune malédiction d'aucune sorte n'ait été rapportée avec ces quelques grammes d'un passé immémorial: c'est, rassurons-nous, beaucoup moins probable que dans une nouvelle de Lovecraft.

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