Si Solar Orbiter n'était pas une machine, certes douée mais sans conscience, sans doute aurait-elle pensé «nous sommes bien peu de choses» en observant le 15 février, comme l'a rapporté l'Agence spatiale européenne reprise par Space.com, la plus grande protubérance solaire jamais capturée en une seule image.
Les protubérances solaires sont décrites par l'ESA, dans son communiqué, comme «de grandes structures de lignes de champs magnétiques entremêlées qui maintiennent une concentration dense de plasma au-dessus du Soleil, parfois sous forme d'arche, et sont souvent associées à des éjections de masse coronale».
Celle observée par Solar Orbiter a été particulièrement colossale: capturée par le Full Sun Imager (FSI) de l'Extreme Ultraviolet Imager (EUI) de la sonde, elle s'est étendue sur des millions de kilomètres.
The Full Sun Imager (part of the Extreme Ultraviolet Imager) is designed to look at the full solar disc even during close passages of the Sun. Combined with @MissionSoho we can follow the event to even larger distances! https://t.co/u00kcaj7fl pic.twitter.com/11At4aDoUF
— ESA's Solar Orbiter (@ESASolarOrbiter) February 18, 2022
Astre et désastre
Surtout, la position idéale de la sonde dans l'espace ainsi que les capacités particulières de ses instruments ont permis de saisir à la fois la protubérance solaire et la couronne de notre astre dans son intégralité.
C'est une première, et en conjonction avec les observations d'autres satellites comme le Solar and Heliospheric Observatory (SOHO), cela ouvre de nouvelles possibilités de compréhension de ces phénomènes extrêmes.
Par chance et alors que le Soleil entre dans une intense période d'activité, cette éjection de masse coronale ne s'est pas produite en direction de la Terre, auquel cas elle aurait pu, selon les termes de l'ESA, «provoquer le chaos dans nos technologies et nos vies quotidiennes».
«Bien que cet événement n'aie pas projeté de particules mortelles vers la Terre, c'est un rappel fort de la nature imprévisible du Soleil et de l'importance de surveiller son comportement», conclut l'ESA, qui a diffusé deux vidéos expliquant la chose, visibles ci-dessous.