Une somme de 35 milliards de dollars, soit 32 milliards d'euros, sur quatre ans. C'est, selon le responsable des vols habités Doug Loverro, ce que coûterait le projet Artemis de la NASA, soit la volonté d'envoyer des astronautes sur la Lune dès 2024. Cette date ne doit rien au hasard: Mike Pence, vice-président américain, l'avait mise sur la table dès mars 2019, fixant à l'agence un calendrier aussi serré qu'ambitieux.
Les rêves spatiaux de l'administration Trump sont devenus l'une de ses priorités majeures, ce qui pousse ses membres à réclamer au Congrès américain d'importants fonds supplémentaires pour l'agence spatiale. Selon le budget présenté par la Maison-Blanche pour l'année fiscale 2021, la NASA verrait sa dotation croître de 12% pour s'établir à 25,2 milliards de dollars –la moitié de cette somme étant spécifiquement allouée au projet Artemis.
Budget lunaire
Comme le rapporte Techcrunch, ce budget présidentiel comporte de multiples allocations, dont celles consacrées à viser la Lune –les premières depuis le programme Apollo dans les années 1960. Combinaisons lunaires, exploration et exploitation des ressources, nouvelle fusée, atterrisseurs dédiés ou station orbitale, tout est prévu pour faire de la Lune une véritable base en vue des conquêtes à venir.
Depuis le premier alunissage en 1969, les temps ont changé. L'espace est désormais le lieu d'une âpre compétition commerciale et l'administration Trump explique que les contribuables américain·es ne peuvent supporter sur leurs seules épaules des coûts aussi exorbitants. Ses membres appellent donc la NASA à faire jouer cette nouvelle concurrence et à multiplier les partenariats publics-privés pour l'ensemble de ces projets, qui pourraient servir aussi des intérêts purement entrepreneuriaux.
Ce projet d'envergure risque tout de même de buter sur un obstacle, et de taille: dans un contexte de coupes budgétaires tous azimuts, rien n'indique que le Congrès américain soit prêt à délier la bourse nécessaire à l'accélération du programme Artemis. Certain·es Démocrates estiment que la date de 2024 a été choisie pour des motifs purement politiques, et que la NASA aurait tout à gagner à revenir à l'objectif initialement fixé à 2028.