Thomas Pesquet n'en a sans doute pas assez parlé: d'après Mashable, les voyages spatiaux rendent la peau sèche et terne. Il faut dire que les séjours dans l'espace ont un impact sur le code génétique des astronautes, et qu'ils tendent à accélérer le processus de vieillissement.
De quoi intéresser les spécialistes des cosmétiques, comme Colgate-Palmolive, qui s'apprête à utiliser la Station spatiale internationale (ISS) comme un nouveau laboratoire de recherche pour ses futurs produits anti-âge.
Le statut de la station spatiale permet à la NASA d'inviter régulièrement des entreprises privées à collaborer avec elle, explique Mashable. Et c'est ainsi que le 21 février 2022, Colgate-Palmolive a profité de la mission de ravitaillement menée par l'entreprise spatiale Northrop Grumman pour expédier des échantillons de peau vers ISS afin d'en étudier les changements moléculaires et cellulaires.
Des échantillons équivalents, provenant des mêmes individus, ont également été placés en observation sur notre planète afin de pouvoir déterminer en quoi la différence d'environnement influe sur la qualité de la peau.
Moins d'épaisseur, plus de collagène
À long terme, l'objectif avoué est d'exploiter ces résultats dans le but de mettre au point de nouveaux traitements permettant de traiter et soigner la peau.
Ce n'est pas la première fois que le rapport entre espace et épiderme est étudié de près. En 2015, une étude menée sur des souris ayant passé trois mois dans l'espace avait fourni des résultats impressionnants: si l'épaisseur de leur peau avait en effet diminué de 15%, elles avaient en revanche produit 42% de collagène en plus par rapport à leurs consœurs restées sur la terre ferme.
En outre, la NASA surveille de près la peau de ses astronautes et autres spationautes, chez qui les inflammations, infections et autres dermites sont légion.
Pas moins de trente-trois cas de carcinomes (les cancers de la peau les plus fréquents) ont notamment été détectés sur un total de 312 astronautes, ce qui représente 10,6% d'individus affectés. Un chiffre à mettre en perspective avec les vingt-sept carcinomes recensés au sein de l'échantillon de 912 hommes et femmes restés sur Terre (soit seulement 2,9% du total).
Les échantillons de peau envoyés par Colgate ont été placés sur des surfaces poreuses imitant la structure de la peau humaine. Pendant l'expérience, à intervalles réguliers, quelques échantillons seront congelés à -80°C puis stockés.
Le but est qu'une fois l'ensemble des morceaux de peau réexpédiés sur Terre, les scientifiques puissent obtenir différentes photographies prises à des instants différents, et ainsi mieux comprendre la façon dont la peau a évolué dans l'espace.