STS088-724-66: dans sa base de données relative aux débris spatiaux en orbite basse, c'est le nom donné par la NASA à un bout de quelque chose, un objet lambda de couleur noire repéré par ses astronautes.
Le bidule a été référencé en 1998, lors de la première mission de la navette Endeavour auprès d'une Station spatiale internationale alors en cours d'assemblage. D'après Jerry Ross, l'un des participants à ces travaux de l'espace, il s'agit simplement d'un morceau de bouclier thermique, perdu par l'engin durant son ouvrage.
Un bout de poubelle dans l'espace et rien de plus: l'histoire aurait pu et peut-être dû s'arrêter là. Comme le relate Popular Mechanics, c'était sans compter l'imagination fertile d'une communauté de zinzins selon laquelle STS088-724-66, renommé en un plus aventureux «Black Knight» («chevalier noir»), est en réalité un objet technologique d'origine extraterrestre vieux de 13.000 ans.
Pour ces personnes, la première preuve de la nature alien de Black Knight a pour origine le grand inventeur et ingénieur Nikola Tesla, à qui l'on a régulièrement prêté un esprit mystique, voire ésotérique. Tesla a souvent raconté avoir reçu, lors d'expérimentation sur les ondes radios en 1899, des communications de nature régulière et mathématique, en provenance directe de Mars.
Il s'agissait peut-être d'un pulsar ou, plus probablement, d'ondes naturellement émises par des objets en orbite, ont depuis expliqué les scientifiques. Les «Black Knight truthers» n'en démordent pourtant pas: Nikola Tesla est entré directement en contact avec le mystérieux objet noir, d'origine alien.
Les mystères de l'univers
En 1927, un ingénieur et radio-amateur norvégien, Jørgen Hals, constatait un étrange phénomène: ses messages radio lui revenaient quelques instants après leur émission, un écho qu'il a immédiatement mis sur le compte d'une civilisation extraterrestre.
Des décennies plus tard, un Américain du nom de Duncan Lunan étudiait les dires de Hals, estimait que Black Knight en était probablement la cause et surtout, déclarait avoir découvert dans ses savants calculs ce qui ressemblait à une carte céleste.
Bien qu'il ait plus tard pris ses distances avec ses propres supputations hasardeurses, la théorie de Lunan est venue consolider les certitudes de ceux considérant STS088-724-66 comme un objet extraterrestre.
Tout comme un reportage de Time, en 1960, relatant l'observation par l'US Navy d'un objet alien (il s'agissait en fait d'un bout de satellite espion et secret), ou le poids symbolique de la croyance en les ovnis d'origine extraterrestre par Gordon «Gordo» Cooper, astronaute et membre du programme Mercury.
Chacune de ces théories a été débunkée. Mais ce type de croyances, voire de théories du complot, trouve en orbite de nombreux points de fixation, expose à Popular Mechanics Alice Gorman, spécialiste en archéologie de l'espace.
Les connaissances humaines ne peuvent encore tout expliquer: ces zones d'ombre constituent le parfait terreau pour les fantasmes et jeux de rôles les plus excitants.