Le Starship SN20 avant un vol d'essai, le 10 février 2022 à Boca Chica, au Texas. | Jimi Watson / AFP
Le Starship SN20 avant un vol d'essai, le 10 février 2022 à Boca Chica, au Texas. | Jimi Watson / AFP

Les prouesses de SpaceX et Starship font flipper la Nasa

La fusée d'Elon Musk fait trop d'ombre au programme lunaire de l'agence américaine.

Un vaisseau spatial entièrement réutilisable, capable d'assurer une liaison régulière entre la Lune et la Terre et d'y transporter un équipage et une cargaison de plus de 100 tonnes. D'ici quelques années, assure Elon Musk, un tel engin ne sera plus un fantasme mais une réalité.

Le vaisseau Starship de son entreprise SpaceX devrait effectuer son premier vol orbital d'ici fin 2022, avant de prendre le chemin du satellite terrestre puis, à terme, de se diriger vers Mars. La Nasa dispose d'un programme similaire, baptisé Space Launch System (SLS) et destiné à propulser un équipage vers la Lune, à bord du vaisseau Orion.

Ce programme, nommé Artemis, est chargé de préparer la première mission habitée de l'agence spatiale américaine vers la planète Mars. Las, le premier décollage du SLS a déjà été retardé, et chacun de ses vols est estimé à 2 milliards de dollars (1,76 milliards d'euros) –un montant sans doute trop élevé pour permettre à la Nasa d'assurer, seule, une présence pérenne sur la Lune.

Non seulement SpaceX est en avance, mais l'entreprise promet que ses vaisseaux seront moins chers et rapidement réutilisables. Cela permettrait de multiplier les allers-retours et de faire des économies d'échelle, alors qu'Artemis prévoit des vols espacés d'au moins deux ans. La Nasa semble donc doublement dépassée, à la fois en retard sur son propre planning comme sur la technologie qu'elle a choisie.

Nerveuse Nasa

«Une fois que la fiabilité du système est démontrée avec de nombreux vols, ce qui pourrait ne prendre que quelques mois, il rendra obsolète tous les lanceurs existants, explique à Politico Rand Simberg, un ingénieur aérospatial. Si SLS ne vole qu'une fois tous les deux ans, il ne deviendra tout simplement pas un acteur majeur du futur spatial.»

L'agence spatiale américaine est donc très inquiète de la progression de son concurrent privé. Ou pour reprendre les mots plus crus employés auprès de Politico par un lobbyiste de Washington travaillant dans le secteur, «ils se chient dessus».

Cependant, si Musk a certes un talent pour déjouer les prédictions pessimistes, il a aussi une longue histoire de promesses grandiloquentes non tenues. Que ce soit à propos du pilote automatique de Tesla ou de son souterrain Loop, le milliardaire semble particulièrement friand des plannings intenables. Reste donc à voir si celui du Starship pourra être respecté.

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