Après avoir voulu construire une Lune qui réfléchissait les rayons du soleil la nuit afin de servir d'éclairage public, la Chine est finalement en train d'en fabriquer une à des fins scientifiques.
Pensée par l'Administration spatiale nationale chinoise, cette nouvelle installation de recherche, qui prendra la forme d'une Lune artificielle, sera soumise à une gravité faible, semblable à celle du satellite naturel de la Terre.
Le projet s'inscrit dans la nouvelle course spatiale vers la Lune que mène la Chine, à l'instar de la NASA ou encore de Blue Origin. Il est courant de vouloir simuler de manière expérimentale les conditions d'une zone que l'on veut explorer –cela a d'ailleurs déjà été fait plusieurs fois pour la planète Mars.
Petite précision –de taille– qui pourrait décevoir beaucoup de monde: ce double lunaire ne mesurera que 60 centimètres de diamètre, légèrement plus étriqué que les 3.474 kilomètres de diamètre du modèle d'origine.
Il n'y aura donc même pas la place d'y faire entrer un taïkonaute entier, combinaison incluse. Cela suffira toutefois aux scientifiques pour tester une partie de leurs équipements et outils afin d'observer leurs comportements dans un environnement lunaire.
Mini-Lune pour grenouilles
Ce laboratoire d'un nouveau genre a été en partie inspiré par les recherches d'un physicien russe, Andre Geim, qui a réussi à faire flotter une grenouille à l'aide d'un aimant. Une expérience pour laquelle il a même gagné un IG-Nobel, le prix satirique qui récompense les découvertes scientifiques insolites.
Reprenant un principe similaire, l'appareil chinois utilise une chambre à vide et un puissant champ magnétique pour reproduire une gravité faible. Les aimants géants disposés en dessous, font léviter la petite pièce de près de 60 centimètres du sol, et ce de manière illimitée.
Une révolution puisque la reproduction d'un environnement sans gravité, ou avec une gravité plus basse, demande actuellement bien plus d'efforts. La seule solution, utilisée par les astronautes en entraînement comme par les scientifiques, consiste à réaliser des chutes libres en avion, le tout pour un résultat ne durant que de trop courts instants.
Pour que l'illusion soit complète, l'intérieur de ce simulateur basé à Xuzhou dans la province de Jiangsu, sera tapissé d'un paysage au style lunaire. Poussières, roches et lumières tamisées sont donc au programme.