«Test réussi», a tweeté la NASA sur le compte officiel de la fusée géante SLS (Space Launch System). Le 18 mars, les moteurs de ce puissant lanceur ont passé avec succès tout une batterie de tests. Un véritable soulagement pour l'agence spatiale américaine, pour qui le SLS pourrait bien être le dernier de ses lanceurs spatiaux.
Eight minutes later and a successful test of the #Artemis I core stage for the SLS rocket 🚀
— NASA_SLS (@NASA_SLS) March 18, 2021
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C'est du moins la prédiction du New York Times: à l'avenir, il est peu probable que les États-Unis et la NASA construisent à nouveau quelque chose comme le Space Launch System. Les raisons? Son coût exorbitant, sa lenteur de construction et, surtout, l'arrivée d'acteurs privés sur le marché.
Car derrière les tests moteurs réussis de cette énorme fusée se cache un chemin long et semé d'embûches. Le SLS, pièce maîtresse du programme américain Artemis, devait initialement être lancé en 2016. Aujourd'hui, le lancement d'Artemis 3, qui enverra deux astronautes sur le sol lunaire dont la première femme, est prévu pour 2024 –en théorie.
Outre un sérieux retard sur le calendrier, le coût de la fusée fait grincer des dents à la Maison-Blanche comme au Congrès. Et pour cause: le budget alloué au programme a été dépassé de plusieurs milliards de dollars.
Au total, la fusée SLS devrait coûter plus de 2 milliards de dollars (1,67 milliard d'euros) par vol, qui viennent s'ajouter aux 20 milliards de dollars que la NASA a déjà dépensés pour développer le véhicule et ses systèmes au sol.
Privée du public
Le SLS appartient à une ancienne génération de fusées, un monde bientôt révolu dont il sera peut-être le dernier acteur. L'imposant engin, non réutilisable, offre au secteur une belle «transition», en attendant que les nouvelles sociétés privées de vols spatiaux perfectionnent leurs vaisseaux polyvalents, ajoute le quotidien new-yorkais.
Car pendant que la NASA rame avec son Space Launch System, des lancements spectaculaires de fusées construites par SpaceX font le tour des médias.
La société aérospatiale privée d'Elon Musk, qui a commencé à transporter les astronautes de l'agence vers la Station spatiale internationale (ISS), planche depuis plusieurs années sur des boosters de fusées qui reviennent ensuite sur Terre, et sont donc réutilisables. Le 14 mars, le premier étage d'une fusée Falcon 9, développée par SpaceX, a ainsi bouclé son neuvième aller-retour entre la Terre et l'espace.
À l'instar de SpaceX, Blue Origin, une autre société privée de fusées fondée par Jeff Bezos d'Amazon, est dans la course pour confectionner ce type d'engin polyvalent.
L'avenir semble déjà tout tracé: la NASA n'utilisera plus de fusées qu'elle aura elle-même construites, conclut le New York Times, et son Space Launch System sera sans doute le dernier du genre.