Ce lundi 17 février, SpaceX a envoyé vers l'espace sa cinquième cargaison de satellites Starlink. Malgré un amerrissage raté de la fusée, la mission a été menée à bien: soixante nouveaux satellites sont venus rejoindre la constellation, portant à 302 leur nombre total.
Autant dire une goutte d'eau pour Elon Musk et ses troupes: d'ici dix ans, le patron de Tesla et SpaceX souhaite créer un maillage satellitaire de 42.000 mini-satellites de télécommunications en orbite autour de notre planète. Il n'est pas le seul: Jeff Bezos et Amazon se sont également lancés dans cette bataille, tout comme la société britannique OneWeb.
Cette course à la meilleure constellation satellitaire s'explique aisément. Ces mini-satellites ont le potentiel de bouleverser un certain nombre d'aspects de la vie quotidienne, et de permettre aux entreprises qui les gèrent d'engranger aussi bien de l'argent que du pouvoir.
Les constellations de satellites promettent entre autres d'offrir un accès internet dans les lieux les plus reculés, de surveiller l'environnement aux quatre coins du globe ou d'améliorer les systèmes de navigation du monde entier.
Projectiles spatiaux
Seulement, ces constellations soulèvent également plusieurs inquiétudes, et celle des hackers est à prendre au sérieux.
Si des pirates venaient à prendre le contrôle de certains satellites, ils pourraient simplement les éteindre ou empêcher l'accès à leur service. Mais ils pourraient aussi usurper leurs signaux, modifier les informations qu'ils envoient et ainsi créer un sacré bazar sur la terre ferme.
Pire cas de figure: les hackers pourraient parvenir à faire crasher les engins, par exemple sur la Station spatiale internationale.
Ces cas de figure sont-ils bien sérieux? Dans The Conversation, le chercheur en cybersécurité américain William Akoto note plusieurs vulnérabilités bien réelles.
Les constructeurs des mini-satellites, en particulier les fameux CubeSats, cherchent à maintenir les coûts au plus bas niveau possible et utilisent pour cela des composants librement accessibles en ligne.
Beaucoup de ces composants sont disponibles en open source, tant du côté hardware que software, ce qui signifie que des hackers pourraient chercher des failles pour installer des backdoors sur les mini-satellites.
La situation s'est déjà produite à plusieurs reprises sur des satellites plus imposants. La dernière occurrence date de 2018, et l'attaque fut menée depuis la Chine.
Avec la pression de construire et de lancer ces satellites toujours plus vite pour casser les coûts, nombre d'observateurs craignent que SpaceX et consorts ne fassent pas de la cybersécurité leur priorité.