Avec sa forme en planeur, il est facilement reconnaissable. L'U-2, surnommé Dragon Lady, est sans aucun doute l'avion espion le plus connu au monde. Principalement utilisé par les États-Unis pendant la guerre froide, l'engin se voit aujourd'hui offrir une seconde vie pour le moins stratégique.
L'US Air Force a investi plus de 50 millions de dollars [44,3 millions d'euros] pour moderniser ses U-2, afin de les intégrer à un programme baptisé Advanced Battle Management System (ABMS), rapporte Popular Mechanics.
L'ABMS cherche à optimiser les échanges d'informations entre toutes les branches de l'armée américaine (terrestre, navale, aérienne et désormais spatiale) en créant un réseau de communication inédit.
Pour le moment, chaque corps d'armée, que ce soit la Navy ou l'Air Force, recourt à une variété d'armes différentes et récolte des données dans un langage propre à leurs machines, ce qui peut ralentir les interactions lors d'opérations.
Le but du nouveau programme est de concevoir un réseau unifié, à même de faire de l'armée américaine une force entièrement connectée, reliée à tous les niveaux –de ses satellites à ses sous-marins. Cet avantage renforcera sa capacité à combattre de manière simultanée, en accélérant notamment la prise de décision. L'U-2 devrait tenir un rôle-clé dans le fonctionnement de l'ABMS.
Nœud du réseau
Malgré son âge avancé, l'avion de reconnaissance a toujours la cote. Ses fonctionnalités uniques en font un appareil hors pair, capable de voler à haute altitude, sur de longues distances, avec un coût de conception relativement faible et une capacité d'adaptation exceptionnelle.
Au sein de l'Advanced Battle Management System, les U-2 seront chargés de recueillir et de transmettre les informations entre tous les services de l'armée, détaille Scientific American. Ils constitueront donc le véritable «nœud» du réseau ABMS, ajoute le magazine.
Avant de passer aux tests grandeur nature, les engins devront tout de même faire un petit tour au garage. Même si les modèles d'U-2 actuellement en service datent pour la plupart de la fin des années 1980, plusieurs modifications vont être apportées afin qu'ils puissent assurer pleinement leur nouvelle mission.
Grâce à cette refonte, les écrans tactiles du cockpit seront capables de centraliser les informations provenant des navires, des radars aéroportés et des satellites de l'armée, tout en fournissant une image plus complète du terrain.
La tâche des pilotes sera également facilitée, et les données récoltées seront analysées automatiquement. Avec de telles modifications, l'avion plus que soixantenaire semble avoir encore de belles années devant lui.