Des volontaires rechargent des machines de vote, lors d'une élection locale à Lauderhill, en Floride, le 11 novembre 2018. | Joe Skipper / AFP

Des volontaires rechargent des machines de vote, lors d'une élection locale à Lauderhill, en Floride, le 11 novembre 2018. | Joe Skipper / AFP

Microsoft veut sauver les élections américaines

L'entreprise peut-elle réconcilier le processus électoral et la technologie?

La tech et les élections américaines ne font pas bon ménage. Récemment, le caucus de l'Iowa, première étape de la primaire démocrate, a tourné au fiasco lorsqu'il a été pendant plusieurs jours impossible de donner des résultats complets. En cause, une application dysfonctionnelle et trop complexe pour les volontaires sur place.

Les Américain·es sont des millions, chaque année, à exercer leur devoir citoyen de manière électronique. Le système électoral est plus complexe qu'en France, puisqu'il suppose de voter régulièrement pour de multiples scrutins, candidat·es ou initiatives, en une fois et sur un seul bulletin.

En anticipation de l'élection présidentielle de 2020, la presse américaine a rapporté que de nombreuses machines de vote étaient vulnérables à diverses failles, qui pourraient permettre à des hackers mal intentionnés de truquer les élections.

Ces machines sont souvent vieilles, obsolètes et mal protégées, le personnel officiel n'est pas assez entraîné et l'administration ne dispose pas des budgets suffisants pour prendre ces problèmes à bras-le-corps.

C'est dans ce contexte que Microsoft a décidé, en mai 2019, de développer un nouveau logiciel nommé ElectionGuard. L'originalité de ce système est qu'il ne se considère pas comme impossible à hacker, mais qu'il rend inutile tout piratage. L'outil est proposé en open source, afin de pouvoir être installé sur des machines existantes sans coût additionnel.

Manipulation apparente

Une fois son vote validé, chaque personne reçoit deux feuilles de papier: la première est placée dans l'urne, l'autre est conservée. Selon les conditions, le document mis dans l'urne peut servir de bulletin ou être utilisé lors d'une opération de recomptage, s'il existe des doutes sur le résultat électronique.

La seconde feuille est conservée par les votant·es. Via un QR code, il est ensuite possible de savoir si sa voix a été correctement prise en compte. Le logiciel crypte la teneur du vote mais indique s'il a bien été respecté. Toute manipulation devient alors apparente.

Face à des machines aussi vulnérables aux attaques informatiques, même si personne n'a modifié les résultats, il est facile de faire douter l'électorat quant à leur véracité. Avec ElectionGuard, les citoyen·nes pourront aller vérifier de leurs propres yeux.

Reste à savoir si cette fonctionnalité sera effectivement utilisée. De fait, les votant·es ont tendance à ne pas remarquer lorsque leur vote est mal enregistré et, même lorsque c'est le cas, à ne pas le signaler. Finalement, un bon vieux morceau de papier reste sans doute la méthode la plus efficace.

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