La terreur tombée du ciel. | Capture d'écran AeroVironment via YouTube
La terreur tombée du ciel. | Capture d'écran AeroVironment via YouTube

Les États-Unis pourraient fournir des drones kamikazes Switchblade à l'Ukraine

Un cran plus haut dans l'aide militaire et technologique.

L'un des principaux enseignements de la guerre entamée par la Russie face à l'Ukraine est l'excellence avec laquelle cette dernière fait usage de ses drones, du fameux Bayraktar TB2 de fabrication turque au plus rustique mais létal Punisher conçu dans le pays, en passant par les simples appareils de loisir, utilisés notamment pour le repérage et le renseignement.

Selon NBC News, l'armée ukrainienne pourrait, dans les prochaines semaines, ajouter un atout technologique d'importance à son jeu dangereux: les drones kamikazes «Switchblade», conçus par la firme AeroVironment.

Si aucune décision ferme n'aurait encore été prise, l'administration Biden, qui a signé un plan de 12,4 milliards d'euros d'aide militaire et humanitaire à l'Ukraine, réfléchirait à fournir au pays ces petites choses peu onéreuses, facilement opérables et capables d'aller frapper presque seules des cibles blindées à des dizaines de kilomètres, derrière les lignes ennemies.

Les États-Unis fournissent déjà à l'Ukraine des milliers de missiles anti-chars Javelin ou de défenses sol-air Stinger, qui permettent au pays de résister tant bien que mal à l'invasion russe.

La fourniture de Switchblade ferait passer cette collaboration à un stade technologique supérieur –pour l'instant, AeroVironment n'a reçu l'autorisation d'exporter son produit que vers la Grande-Bretagne.

Je tire et puis j'oublie

Le Switchblade collerait parfaitement avec les demandes de Kiev, dont la «wish list», publiée par le New York Times, comprend des équipements de haute technologie et de guerre électronique. Disponible en deux versions, le Switchblade 300 et le Switchblade 600, le drone d'AeroVironment est dit «suicide» ou «kamikaze» –«loitering munition» ou «munition vagabonde» en anglais.

À usage unique, il est essentiellement un petit missile autonome, équipé de son propre système de guidage, ainsi que de charges explosives capables de frapper des troupes au sol dans le cas du 300, ou de détruire un tank ou un poste d'artillerie dans le cas du 600.

Outre l'efficacité et l'opérabilité vantées par son concepteur, l'un des grands intérêts du système tient dans son prix. Selon certaines estimations, un Switchblade 600 ne coûterait «que» 6.000 dollars pièce, une somme plutôt modique pour un tel appareil et dans un monde tel que celui de l'armement.

C'est aussi parce qu'il coûte peu cher qu'il peut être produit, acheté et utilisé en masse –une philosophie du surnombre voire de l'essaim très à la mode dans les doctrines militaires modernes. Reste à savoir quelles sont les capacités industrielles d'AeroVironment pour produire en urgence ses appareils s'ils lui étaient commandés.

Escalade claire des enjeux et engagements mais encore très incertaine, une décision américaine de fournir des Switchblade à l'Ukraine serait sans doute prise avec aigreur par Moscou.

De son côté, la Russie tente de faire basculer la Chine pour qu'elle lui fournisse des armements, notamment des drones, et commence à perdre patience face au flux continu d'armes offerts par l'Otan à l'Ukraine.

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