En août 2021, 35,4% de la puissance mondiale dédiée au minage de Bitcoin provenaient des États-Unis, selon une étude du Centre de finance alternative de l'université de Cambridge (CCAF). Cette proportion a doublé en à peine quatre mois, d'après l'activité mesurée au mois avril de la même année.
Cette augmentation du hashrate (une unité de mesure qui permet d'évaluer la puissance du minage) ne s'explique pas par une explosion de l'activité outre-Atlantique. Les États-Unis ont profité des effets de la chute vertigineuse des cryptos en Chine.
Quelques mois auparavant, le pays semblait indétrônable. Mais le gouvernement a déclaré la guerre au secteur des cryptos. Les monnaies numériques ont été soumises à des réglementations de plus en plus restrictives.
Illégalité et minage clandestin
En juin, le gouvernement chinois a interdit de miner les cryptomonnaies sur son territoire. En septembre, il a encore frappé en décrétant que toutes les transactions financières effectuées en monnaies numériques tomberaient désormais sous le coup de la loi. L'objectif avancé par la Banque centrale du pays (PBOC) est la lutte contre le «blanchiment d’argent, [les] collectes de fonds illégales, la fraude, et d’autres activités illégales et criminelles», autant de crimes associés au Bitcoin.
Selon les données du CCAF, en juin 2021 la Chine détenait 34,25% l'hashrate mondiale, et les États-Unis 21,8%. Le mois suivant, celui de la Chine est tombé à 0. Les États-Unis ont mécaniquement atteint les 35,1%.
Il est peu probable que le minage ait complètement disparu en Chine, en dépit des efforts déployés pour l'éliminer, explique Bomberg. Son commerce continuerait dans la clandestinité. Le CCAF a enregistré une forte augmentation des transactions venant d'Allemagne et d'Irlande, alors qu'il n'y avait «pas d'indices de larges opérations de minage». En redirigeant leur adresse IP via des VPN, les mineurs peuvent donner l'impression que leurs ordinateurs se situent hors de Chine.