Ces derniers temps, la «Peur rouge» fait son retour aux États-Unis. Désormais, ce n'est plus Moscou qui inquiète la Maison-Blanche, mais Pékin. La guerre commerciale dans laquelle sont plongés les deux pays depuis quelques mois est en partie motivée par la peur d'être espionné par l'adversaire chinois.
Le problème, pour les États-Unis, est que la Chine contrôle tant de chaînes de production de produits technologiques, que beaucoup des dispositifs utilisés par les pouvoirs publics ont à un moment ou à un autre transité par son territoire.
C'est notamment le cas de la flotte des plus de 800 drones utilisés par le département de l'Intérieur américain, qui ont tous été assemblés en Chine, ou qui contiennent des composants de fabrication chinoise. Évoquant des raisons de sécurité nationale, le département a décidé de temporairement les clouer au sol, a révélé le Wall Street Journal.
Le secrétaire à l'Intérieur David Bernhardt a ordonné ce mercredi 30 octobre de stopper leur utilisation le temps que le département puisse mener une enquête complète sur les risques qu'ils peuvent poser.
Protection d'infrastructures sensibles
La crainte des Américain·es est que si la sécurité des drones est compromise, des espion·nes chinois·es puissent avoir accès à des images aériennes d'infrastructures sensibles. Ce qui les rendrait plus vulnérables à de potentielles attaques informatiques.
Le mois dernier déjà, des parlementaires démocrates et républicains avaient déposé une proposition de loi afin d'interdire aux agences fédérales de s'approvisionner en drones chinois. Le leader mondial des drones civils, qui fournit particulier·es comme professionnel·les, est DJI, une entreprise chinoise.
Un certain nombre de drones devraient toutefois toujours être utilisés pour l'instant, à cause des incendies massifs en Californie. Le département de l'Intérieur précise en effet à The Verge que «tous les drones doivent rester au sol, à part ceux utilisés pour des urgences, comme combattre les feux de forêts ou mener des opérations de sauvetage».
Les drones ne sont pas les premiers produits chinois à être visés par les États-Unis. Donald Trump donne en particulier du fil à retordre au géant des télécoms Huawei, puisqu'il a signé un décret interdisant aux sociétés américaines de télécommunications de se fournir en matériel et en logiciels chez eux. Là encore, en évoquant la sécurité nationale.