C'est un grand ménage de printemps au sein du réseau social de Mark Zuckerberg qui a permis d'établir ce constat: pas moins de 5% des comptes Facebook actifs mensuellement sont des faux, selon le dernier rapport de l'entreprise. À l'automne 2018, cette proportion n'était estimée qu'à 3% ou 4%, rapporte The Independent.
Ce nouveau chiffre laisse entendre que 119 millions des quelque 2,4 milliards de comptes actifs chaque mois sur Facebook seraient trompeurs.
Le nettoyage en profondeur initié par le réseau social, motivé par une série d'attaques malveillantes automatisées, a permis la suppression de 2,2 milliards de faux comptes entre janvier et mars 2019.
Difficultés à enrayer la désinformation
Un rapport de l'ONG Avaaz souligne l'impuissance de Facebook face à la prolifération de ces faux comptes. Malgré les efforts déployés contre les campagnes de désinformation, notamment dans le cadre des élections européennes, la plateforme n'a toujours pas trouvé le moyen d'empêcher la propagation des contenus de propagande.
De faux comptes, pages et groupes Facebook liés à l'extrême droite se sont ainsi répandus en France, en Allemagne, au Royaume-Uni, en Italie ou en Espagne à l'aube des élections du nouveau Parlement européen, indique Avaaz.
Plusieurs de ces comptes ont usurpé l'identité de personnalités politiques, tandis que d'autres ont garni les rangs de partis politiques et médias alternatifs via des pages fans sur le réseau social.
Ces dispositifs malveillants auraient fédéré des communautés beaucoup plus importantes que les partis et organisations d'extrême droite opérant réellement dans les pays concernés: les pages en question réuniraient près de six millions de personnes, soit trois fois plus que celles de la Ligue, de l'AfD, de Vox, du Brexit Party, du PiS et du Rassemblement national combinées.
À travers son enquête, Avaaz a signalé plus de 500 pages et groupes identifiés comme suspects. Facebook a depuis pris des mesures contre 77 d'entre eux et supprimé plus de 200 comptes.