L'un des ballons de Loon, projet d'accès céleste à internet porté par X. | Via Loon
L'un des ballons de Loon, projet d'accès céleste à internet porté par X. | Via Loon

Au cœur de X, le labo secret de Google

Le futur de l'humanité se joue peut-être dans cet espace de tous les possibles.

Les têtes pensantes du laboratoire X ne planchent pas sur le prochain produit révolutionnaire de Google: leur boulot consiste plutôt à trouver le prochain Google.

Pour mener à bien cette mission, les scientifiques ont un mantra: prendre les idées les plus dingues au sérieux, viser l'improbable ou l'irréalisable, pour éventuellement arriver à créer quelque chose –ou non.

Le projet X naît en 2010, lorsque Sergey Brin et Larry Page, fondateurs de Google, recrutent un ingénieur visionnaire de Stanford, Sebastian Thrun. Les deux hommes souhaitent lui donner le champ libre, un espace de réflexion et d'expérimentation sans contrainte.

Le titre du poste de Thrun est d'ailleurs «Director of Other» et les initiatives chez X ne sont pas nommées «projets» mais «moonshots». C'est que le laboratoire vise clairement la Lune: dès le départ, l'objectif est de résoudre les grands problèmes de l'humanité en inventant des technologies radicalement innovantes.

Sur tous les fronts

Depuis sa création, X a mis au point des voitures autonomes (Waymo), des ballons stratosphériques pour développer l'accès à internet dans des lieux reculés (Loon), des drones de livraison (Wing), une filiale pour explorer les sciences du vivant (Verily) ou une méthode pour stocker les énergies renouvelables à l'aide de sel (Malta).

Google Brain, le projet de recherche en intelligence artificielle qui a permis de développer Translate et Search, a lui aussi vu le jour au sein de X, tout comme l'appareil photo utilisé sur le Pixel, la cartographie intérieure de Google Maps ou Wear OS, le système d'exploitation pour montres connectées de Google.

On connaît aussi les Google Glass, ces lunettes de réalité augmentée qui ont connu un échec retentissant auprès du grand public en 2013. «Par définition, ce que nous faisons se classe toujours du côté des inventions prématurées plutôt que de celles qui arrivent trop tard», affirme à Wired Eric «Astro» Teller, qui a pris la direction de X après le départ de Sebastian Thrun en 2012.

Pour être qualifiée de moonshot, une idée doit répondre à trois critères : répondre à un besoin international réel, impliquer une technologie de rupture et engendrer à terme un changement radical, au moins «dix fois supérieur» à ce qui est actuellement possible.

Après des débuts tonitruants, les projets de X peinent désormais à trouver leur cible. Ces derniers temps, le laboratoire s'intéresse de près au changement climatique. «Il y a plusieurs projets qui se concentrent sur le climat, notamment sur la bonne santé des océans. Un autre, l'un des plus avancés et qui ne possède pas encore de nom, est axé sur l'agriculture», poursuit Astro Teller, évasif.

Alphabet, la maison mère de Google, peut se permettre ces errements: selon Teller, Google Brain a engrangé à lui seul suffisamment d'argent pour financer X durant plusieurs années.

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