L'arrosage intelligent, l'un des trois marchés où la start-up est la plus présente. | Mi Pham via Unsplash
L'arrosage intelligent, l'un des trois marchés où la start-up est la plus présente. | Mi Pham via Unsplash
Veolia présente

Green Cityzen, l'Internet des objets au service d'une gestion intelligente de l'eau

Réseaux d'assainissement, arrosage automatique, viticulture, smart buildings ou aide humanitaire: la start-up marseillaise a plus d'une corde à son arc.

C'est un vieil immeuble à colombages, au cœur de Marseille, dans le quartier historique du Vieux-Port. Au bout d'un dédale de couloirs, où l'on aurait vite fait de se perdre, se trouvent les locaux de Green Cityzen.

L'open space est jonché de senseurs de toutes sortes: capteur de pression baignant dans un vase d'eau, capteurs d'humidité, capteurs météo... Une pièce à part sert de laboratoire: en face, de multiples outils sont accrochés au mur; à gauche, un technicien manipule un prototype; et à droite, des emballages en carton se préparent à être expédiés.

Green Cityzen, née en juillet 2015, est l'enfant d'Alexandre Boudone, François Hamon et de Guy Lecurieux-Lafayette.

«Nous voulions développer quelque chose avec un fort impact environnemental. Après un premier concept de végétalisation urbaine, nous avons pivoté sur [cette idée de capteurs], dont nous avons développé les usages environnementaux, principalement sur l'eau», raconte Guy Lecurieux-Lafayette.

De multiples domaines d'intervention

L'offre de Green Cityzen s'articule autour d'un produit-phare: la HummBox. Ce boîtier connecté et versatile, qui ressemble un peu à une batterie portable, peut être équipé de différents types de capteurs (pression, humidité...) et relié à différents types d'équipements (arroseur automatique...)

Nous sommes présents sur trois marché principaux: l'assainissement, l'arrosage intelligent, et enfin le smart building et la qualité de l'air.
Guy Lecurieux-Lafayette, co-fondateur de green cityzen

Il communique à distance avec une interface via le réseau LoRa. Sa consommation énergétique très faible lui garantit une autonomie de plusieurs années.

«Nous sommes présents sur trois marché principaux: l'assainissement, l'arrosage intelligent, et enfin le smart building et la qualité de l'air», détaille Guy Lecurieux-Lafayette.

En assainissement, un capteur de niveau à l'intérieur du réseau d'eau permet par exemple de se rendre compte qu'une canalisation s'est bouchée et d'éviter les rejets à la fois coûteux et polluants dans l'environnement lorsque le réseau est saturé, après de fortes pluies par exemple. D'autres permettent de détecter des gaz dangereux comme le sulfure d'hydrogène.

Pour ce qui est de l'arrosage automatique des espaces verts, l'utilisation de capteurs (humidité et météo, notamment) permet de n'irriguer que lorsque c'est nécessaire, donc moins et mieux: on peut ainsi réduire la consommation d'eau de plus de 50%.

La HummBox de la start-up, connectée à son application ad hoc. | Green Cityzen

Camps de réfugiés et vignobles

Green Cityzen intervient aussi sur des projets plus originaux. Ainsi, le HCR et l'ONU l'ont sollicitée pour leurs camps de réfugiés en Ouganda et au Bangladesh. Elle y a déployé des capteurs qui permettent à l'organisation de surveiller le niveau des réservoirs d'eau en temps réel. La quantité réelle d'eau est donc facturée aux fournisseurs, et non pas un «forfait» plus coûteux.

«Nous avons aussi une solution pour la viticulture: sur 300 points différents en Bourgogne, nos capteurs surveillent et anticipent les températures lors des périodes à risque de gel, avec un système d'alerte si survient le besoin de réchauffer les parcelles. Les viticulteurs disent qu'ils ne pourraient plus vivre sans», s'enthousiasme Guy Lecurieux Lafayette.

Green Cityzen planche aussi sur une solution visant à faciliter le recyclage des eaux usées pour l'irrigation des champs. Le contrôle de la pureté de l'air dans les smart buildings reste une activité minoritaire pour le moment; au mur du bureau de Guy Curieux Lafayette est justement fixée une HummBox, qui surveille la pollution intérieure.

Un modèle intégré

L'entreprise propose trois types d'offres: une light, où elle ne vend que les capteurs; une advanced, où elle vend les capteurs et fournit l'application pour l'agrégation des données; enfin une premium, où elle propose également une aide à la décision.

«Nous fournissons les capteurs, la plateforme, les applications et les services. Nous avons une vue sur l'ensemble de la chaîne et, en termes de modèle économique, commercialiser une solution complète est plus intéressant que ne vendre que des capteurs», explique le DG.

Nous appliquons les contraintes du secteur automobile: combiner des coûts faibles et des contraintes importantes (garantir un fonctionnement sur dix ans) est l'une de nos forces. Presque tout notre budget passe en recherche et développement.
Guy Lecurieux-Lafayette, co-fondateur de green cityzen

L'entreprise a investi massivement dans le développement de ses propres technologies. Dans le secteur de l'internet des objets (IoT), la fabrication de prototypes est relativement simple; leur industrialisation et leur maintenance est en revanche plus complexe.

«Nous appliquons les contraintes du secteur automobile: combiner des coûts faibles et des contraintes importantes (garantir un fonctionnement sur dix ans) est l'une de nos forces. Presque tout notre budget passe en recherche et développement», poursuit Guy Lecurieux-Lafayette.

Une collaboration ancienne avec Veolia

L'entreprise a «fait ses dents» localement avec la Société des eaux de Marseille (SEM). Elle a ensuite installé ses technologies dans plusieurs réseaux d'assainissement et stations d'épuration gérées par Veolia: à Nîmes, à Montpellier ainsi qu'en Espagne. Elle a ensuite collaboré avec les services de l'entreprise sur les smart buildings et la smart city.

«Comme nous, Veolia se positionne de manière importante sur les questions d'innovation pour l'environnement. Nous collaborons avec sa filiale Birdz (IoT, compteurs et bornes connectées). Lorsque Veolia se positionne sur des appels d'offres, elle peut désormais proposer nos solutions [pour une meilleurs gestion du réseau d'assainissement ou l'arrosage intelligent des espaces verts]», détaille Guy Lecurieux Lafayette.

Jusqu'ici, Green Cityzen, qui emploie désormais une douzaine de personnes, est parvenue à doubler son chiffre d'affaires tous les ans. Avec une deuxième levée de fonds prévue pour l'année prochaine, et malgré le contexte sanitaire, elle est bien décidée à continuer.

Cet article vous est proposé par korii et Veolia dans le cadre de Green Mirror, un événement éditorial écrit et audio pour voyager dans le temps, prendre conscience et réfléchir sur les enjeux qui nous attendent collectivement face au changement climatique. Comment agir dès maintenant face à l'urgence?

Découvrez les solutions déjà existantes ou prometteuses à travers notre série d'articles et de podcasts publiés sur notre site-événement.

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