La fierté russe, avec un petit chapeau improvisé. | Photo anonyme via LiveJournal
La fierté russe, avec un petit chapeau improvisé. | Photo anonyme via LiveJournal

Les «cope cages», protections bricolées et moquées des chars russes impuissants

C'est la peur au ventre que les Russes sont partis au combat.

Si, depuis le début des menaces de Moscou puis du conflit en Ukraine, vous suivez assidûment l'actualité technique militaire et les comptes Twitter dédiés aux modèles détruits dans la bataille, sans doute avez-vous vu passer ces drôles de chars surmontés de cages de fer comme bricolées en quelques heures par un soudeur du dimanche, avec quelques barres de métal et un vieux chalumeau.

À quoi donc peuvent servir ces structures métalliques, dont The Drive avait rapporté l'existence dès novembre 2021? Est-ce une nouvelle forme de radar, jusqu'ici inconnue des renseignements occidentaux? Une cage à lapin, pour promener les amis à quatre pattes des militaires russes? Un barbecue portatif, une antenne TV hertzienne en cas d'ennui nocturne?

Non, bien sûr que non. Ces structures approximatives sont ce qu'il est devenu coutumier d'appeler des cope cages en anglais –des «cages pour faire avec», pour traduire grossièrement l'expression. Elles sont le résultat des observations par l'armée russe du conflit opposant Azerbaïdjan et Arménie dans le Haut-Karabakh.

Elle qui dispose de milliers de chars lourds, supposés robustes voire indestructibles et désormais engagés en Ukraine, s'est alors rendu compte qu'ils étaient hautement vulnérables à certains armements antichars que l'Ukraine a également entre les mains.

Trouillomètre à zéro

C'est notamment le FGM-148 Javelin américain, un missile surnommé le «Saint Javelin» et capable de viser sournoisement la tourelle du véhicule, le point le plus faible de son blindage, mais c'est aussi vrai des petits drones ukrainiens balançant leurs légères mais costaudes charges explosives du ciel, tel le Punisher de fabrication indigène.

Alors l'armée russe et ses soldats, effrayés avant même le début de l'invasion en Ukraine à l'idée de finir carbonisés dans leurs tombeaux sur chenilles, se sont mis à tester ces solutions de bric, de broc, de ferraille et d'imagination.

Comme l'explique Motherboard, les cope cages observées ici ou là ont donc des formes diverses, plus ou moins hautes, à géométries variables, avec ou sans sacs de sable. Mais elles semblent toutes avoir un point commun: elles ne fonctionnent pas du tout.

Au point, dans ce conflit qui ne manque pas d'horreurs et d'images traumatisantes, d'être devenues l'un de ces mythes pop qui font le miel des réseaux sociaux comme de la propagande ukrainienne, ravie de ce symbole fort de l'impuissance (très relative) de l'envahisseur.

Les mèmes se sont ainsi mis à fleurir ici ou là pour moquer cette faiblesse, à la mesure du décompte ahurissant des chars russes détruits ou capturés depuis le début de l'invasion, sans même parler des blindés plus légers.

Pour ne citer que quelques-uns des modèles russes engagés dans la guerre, les T-72, T-80, T-90 ou T-64 tombés au combat pourraient être au nombre de 300. Du jamais-vu en matière de rythmes de destruction, et de quoi faire se poser la question à certains observateurs: avec ou sans cope cage, ce char qui longtemps fut la panacée des armées modernes et suréquipées a-t-il encore un avenir?

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