Des soldats ukrainiens s'entraînent au Javelin, en décembre 2021. | HANDOUT / UKRAINIAN DEFENCE MINISTRY PRESS-SERVICE / AFP
Des soldats ukrainiens s'entraînent au Javelin, en décembre 2021. | HANDOUT / UKRAINIAN DEFENCE MINISTRY PRESS-SERVICE / AFP

Le FGM-148 Javelin, l'arme anti-tank qui peut tout changer en Ukraine

Son usage massif côté ukrainien coûte cher, très cher aux armées russes.

Alors que les grandes villes ukrainiennes, désormais en état de siège pour certaines d'entre elles, ploient sous les tapis de bombes, de roquettes et de missiles envoyés sans discernement ni économie par le camp russe, les images se multiplient sur les réseaux sociaux: partout, sur les routes ukrainiennes, des cadavres de tanks et blindés, désarticulés, démembrés, détruits.

Si le Kremlin, ce fut une première, a finalement admis mercredi 2 mars le décès de 498 de ses soldats depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, les chiffres réels sont sans doute bien plus élevés: un officiel occidental parlait hier d'un chiffre pouvant dépasser les 5.000 morts du côté russe.

Côté matériel, si le décompte est plus difficile encore à tenir, c'est aussi une très notable Bérézina. Selon le Ministère ukrainien de la Défense, dont les chiffres prêtent donc à caution, ce ne sont pas moins de 211 tanks, des dizaines de lance-roquettes ou missiles et des centaines de blindés plus légers qui ont été perdus par les forces russes.

Le chiffre est incertain mais considérable, et fait écho aux innombrables vidéos et photos qui fleurissent sur Twitter chez les spécialistes de l'OSINT, l'intelligence en open source.

Comme l'a rapporté il y a quelques jours Motherboard, il est souvent lié sur les réseaux sociaux à une figure mystique d'un tout nouveau genre que les observateurs nomment «St. Javelin», héroïne fictive militaro-religieuse disposant même de ses propres représentations iconiques.

Une sainte? Plutôt un ange exterminateur. Le FGM-148 Javelin, avec ses équivalents (les NLAW britanniques notamment) conçus ailleurs, font partie des armes que les pays européens et occidentaux essaient de livrer au plus vite et en masse aux forces de défenses ukrainiennes.

L'espoir est assez clair: qu'il y ait en Ukraine un «effet Javelin», comme il y avait eu en Afghanistan, lors de l'invasion soviétique, un «effet Stinger». Alors livrés par la CIA, et faisant aujourd'hui encore partie des armes envoyées par les occidentaux en Ukraine, ces missiles anti-aériens portatifs, dont le nom complet est FIM-92 Stinger, avaient très notablement contribué à la déroute finale des envahisseurs.

Saint Missile

Désormais parfois engagées dans des opérations de guérilla, notamment face aux convois géants de blindés et camions russes qui peinent à avancer en territoire ukrainien et se retrouvent même régulièrement à l'arrêt, les soldats ukrainiens et leurs supplétifs civils disposent de nombreuses occasions de faire bon usage des FGM-148 Javelin ou de leurs équivalents mis à leur disposition.

Produit par Raytheon et Lockheed Martin, le FGM-148 Javelin est un missile anti-tank de type «fire and forget» («tir et oublie»), pouvant être opéré par un militaire seul et conçu pour frapper la partie supérieure des blindés, souvent leur point le plus faible.

Lancé via une «Command Launch Unit» (CLU) et mené par un système de guidage infrarouge, son missile peut être tiré à une distance plutôt sécuritaire, laissant le temps à l'opérateur de se remettre à couvert une fois la détente appuyée.

Ce «Tank Breaker» a été développé dans les années 1980, avec notamment en tête l'idée d'un potentiel conflit en Europe face à de redoutables tanks soviétiques ou russes: s'il a déjà été utilisé dans de nombreux conflits depuis son déploiement en 1996, le conflit Ukrainien semble être taillé pour ses spécificités.

Le Javelin, les NLAW et leurs équivalents sont d'autant plus cruciaux pour les forces ukrainiennes que la Russie disposant d'une supériorité aérienne certes encore contestée par endroits mais totale à d'autres, elles ne peuvent compter sur un quelconque appui de chasseurs et bombardiers spécialisés et doivent donc tenter d'abattre les blindés depuis le sol.

Des livraisons massives de Stinger ou de Mistral français, notamment, pourraient là aussi quelque peu changer la donne et rééquilibrer légèrement le rapport de force au profit de l'Ukraine. Qui, si elle reste sous le feu des bombes et des missiles russes, pourrait résister âprement, efficacement et plus longtemps en dehors des grands centres urbains, et imposer à Vladimir Poutine un tout autre rapport de force que celui qu'il imaginait.

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